Smart Cities, les villes intelligentes



Les Smart Cities ou villes intelligentes

Une fois pucée, la population sera gérée et concentrée dans d'immenses centres urbains : les mégalopoles du futur, appelées "Smart City" ou "Villes Intelligentes" (encore un terme de Novlangue).

Il s'agit de villes ultra-modernes, technologiques et hyper connectées, basées sur d'incessants et innombrables échanges d'informations numériques. Cette quantité considérable de données sera traitée et  gérée par une sorte de super cerveau global, basé sur la puissance de l'intelligence artificielle et des prochains ordinateurs quantiques.


Tout sera interconnecté, tant les humains, que les objets, les machines ou les infrastructures, et tout pourra être piloté et contrôlé d'une manière efficace, rationalisée et centralisée, à l'aide de la puissance de l'intelligence artificielle...


Ainsi le patron d'IBM, Sam Palmisano décrit en 2008 ce nouveau monde : « Les infrastructures numériques et physiques du monde sont en train de converger. Nous mettons la puissance informatique au service de choses que nous n'aurions jamais reconnues avant comme étant des ordinateurs. En réalité presque tout, qu'il s'agisse d'une personne, d'un objet, d'un processus ou d'un service pour une organisation, publique ou privée, grande ou petite peut devenir sensible à la réalité numérique et faire partie d'un réseau. »

Ne serait-ce pas là, une forme de pouvoir et de démesure ultime, d'ordre démiurgique ? Dans ce monde, plus rien ne doit plus échapper à l'emprise de l'empire technologique qui doit coloniser et embrasser tous les espaces, tous les objets, tous les êtres.



Un monde ultra connecté

Dès à présent, de plus en plus d'objets sont interconnectés, ils prolifèrent dans notre environnement et au sein de nos "Smart Home" ou "maisons intelligentes. En 2016, on comptait 6,5 milliards d'objets connectés et ils devraient passer très vite à plus de 50 milliards.

Ces objets dits "intelligents", communiquent entres eux, échangent en permanence des informations. Ainsi, nos compteurs d'électricité "Linky", de Gaz "Gaspard", ou d'eau "ON'Connect", renvoient maintenant nos informations de consommation en temps réel à notre fournisseur. Nous pouvons piloter tous nos appareils domestiques, notre chaudière à distance, notre tondeuse/robot, la fermeture de nos volets à l'aide de notre smartphone, surveiller à distance notre propriété avec des caméras.

Dans un avenir proche, au sein de ce merveilleux monde high-tech et ultra-connecté, notre habitat sera en permanence placé sous vidéo-surveillance. De bon matin, nos caméras pourront évaluer, si nous sommes ou pas de bonne humeur. Grâce à des capteurs embarqués, nous pourrons être informé, si nous avons pris trop de poids depuis la journée d'hier, tandis que nos matelas analyseront la qualité de notre sommeil. Le moindre de nos comportements, de nos faits et gestes sera analysé en temps réel, afin d'être rapporté et disséqué, pour notre plus grand bien, cela va s'en dire ! L'alimentation du petit déjeuné fera aussi l'objet d'une étroite surveillance. Notre cuillère "Spoon Guru", elle aussi pourvue de capteurs, pourra nous dissuader de manger certains aliments jugés mauvais ou indésirables pour notre ligne et notre bonne santé, elle nous signalera aussi si notre alimentation n'est pas assez diversifiée. Bientôt, notre frigo gérera également de manière autonome le stock de nourriture et planifiera la liste de nos courses... Notre cafetière lancera la commande automatique de ses dosettes, notre montre ou notre bracelet connecté comptabilisera chacun de nos pas et rendra compte de notre état de santé général, de notre rythme cardiaque... Notre brosse à dent connectée inspectera et analysera la qualité et l'assiduité de notre brossage, la durée de notre douche sera elle aussi notifiée, préservation des ressources de la planète oblige. Nos dents elles-mêmes pourront être munies de capteurs avec des micro-puces directement collées dessus, afin d'analyser et d'évaluer le taux de sucre, de sel ou d'alcool ingéré pour nous culpabiliser en cas d'excès. Nos plantes d'intérieur connectées seront automatiquement et régulièrement arrosées, tandis que leur état de santé sera en permanence analysé, la porte de notre maison aura une serrure sans clé, dont le déverrouillage sera assuré par notre smartphone. Quelle brillante idée ! Et bientôt, même notre voiture se pilotera toute seule et démarrera grâce à la technologie de la reconnaissance faciale ! Cette dernière pourra aussi être contrôlée à distance et il sera ainsi possible pour les autorités de circonvenir nos déplacements uniquement dans certaines zones autorisées. Bien évidemment, il  va s'en dire qu'il sera tout à fait illusoire d'espérer rouler sans avoir au préalable effectué tous les contrôles prévus par le constructeur du véhicule.

Bref, nous évolueront dans un univers ultra surveillé et contrôlé, qui n'aura plus rien à envier à celui décrit dans le film "Truman Show"... Dans cette fiction, Truman Burbank, le personnage principal , évolue depuis sa naissance sous l'œil des caméras, tel un animal de laboratoire, sous un gigantesque dôme, dans un monde entièrement artificiel. Il est placé sous le contrôle et le regard omnipotent de Christof, une sorte de grand architecte... À l'avenir, il sera manifestement de plus en plus difficile de se déconnecter de tout cet enfer technologique artificiel !

Ironie du sort, tous ces accessoires connectés, censés être les garants de notre bonne santé, contribuent dans le même temps à la détériorer, avec la permanente diffusion d'un électrosmog de pollution électromagnétique, constitué d'ondes nocives et délétères pour les organismes vivants. 

De plus, il paraît clair que ces données qui analyseront tous vos comportements, seront transmises à des organismes externes, comme votre mutuelle d'assurance santé, pour savoir si elle ne devrait pas augmenter vos cotisations, car ces derniers temps, vous avez eu, dans un moment de faiblesse et d'égarement, la main un peu trop leste sur la charcuterie et les boissons sucrées... 

Parce que c'est ainsi que cela se passe dans une vraie société de liberté...

Des justifications toutes trouvées

Pour en revenir au Smart Cities, le prétexte tout trouvé pour développer et généraliser ces villes de nouvelles générations, entièrement conçues et basées sur la révolution numérique, serait d'une part, de le faire au nom d'une meilleure gestion des dépenses publiques, mais avant tout, au nom de l'urgence écologique, car ces dispositifs connectés permettraient de mieux gérer les ressources, d'une manière optimale, intelligente et d'éviter tout gaspillage.

Ces villes ultras modernes, seront présentées comme la solution miracle, qui serviraient à répondre aux enjeux technologiques, économiques et environnementaux majeurs, notamment le changement climatique, la restructuration économique, la croissance démographique urbaine et les pressions sur les finances publiques. On ne manquera pas d'invoquer aussi cet éternel argument sécuritaire, afin d'assurer une meilleure surveillance et un recoupement des données.
Pourtant il paraît bien évident et logique que ces milliers de dispositifs de surveillance, toutes ces caméras, tous ces instruments de mesure, cette batterie de capteurs, qui fonctionnent en permanence dans un nuage d'information continu seront, à n'en pas douter, très voraces en énergie...

D'autre part, cela pose de lourdes question en matière de sécurité. Car, à force de tout vouloir chercher à automatiser et à informatiser, le système devient aussi extrêmement vulnérable et peut vite se retrouver entièrement paralysé et sombrer dans le chaos. Ces systèmes pourraient être massivement piratés. Il faut bien se dire qu'aucun système électronique ne sera jamais fiable à 100 % ! Plus un système est complexe, plus il devient vulnérable, fragile et difficile à sécuriser. En outre, l'idée même de "Smart Cities" constitue une grave violation de la vie privée des citoyens, elles collectent, sans aucune permission, une quantité incroyable de données d'ordre privé et personnelles. On ne connaît ni la nature exacte des informations recueillies, ni de quelle manière ces données seront exploitées et à quelles fins... Les risques de dérives sont énormes et des plus inquiétantes.


Un exode rural provoqué ?

En tous les cas, on voit que dors et déjà, tout est mis en œuvre pour pousser les populations à un exode rural, à quitter les campagnes pour se concentrer dans des zones urbaines très denses. En effet, force est de constater que dans les zones rurales, les services locaux de proximité tels que les écoles, les médecins, les bureaux de poste, les agences bancaires, les entreprises ou encore les infrastructures sportives, sont de plus en plus rares. Ces zones deviennent de véritables déserts administratif, de moins en moins accessibles, tandis que les prix des déplacements ne cessent de grimper en flèche, ce qui oblige de fait les populations à se rabattre sur les banlieues des grandes agglomérations. Il s'agit de regrouper le troupeau pour mieux le contrôler.

Les campagnes demeurent des îlots de résistance et d'indépendance, face au monde de contrôle total que les élites cherchent à nous imposer. En effet, les ruraux ont encore, dans une certaine mesure, les moyens d'assurer leur autonomie et peuvent donc agir en électrons libres. Ils représentent donc une menace à abattre en priorité pour ce système. Au cœur de la ruralité, il persiste encore un tissu social, une certaine proximité entres les voisins, une solidarité plus présente, un esprit de partage et d'entraide, ce qui constitue un frein à ce nouveau modèle de société, entièrement basée sur un individualisme forcené !

NEOM, le prototype de la Smart City


L'un de ces prototypes de Smart City les plus avancée est la mégalopole de NEOM, une colossale cité futuriste, un projet pharaonique hors normes commandité par le Prince Mohammed ben Salmane ben Abdelazize Al Saoud, le prince héritier d’Arabie Saoudite. Édifiée au Nord-ouest de l'Arabie Saoudite, elle sera d'une envergure tout-à-fait démesurée et devrait atteindre une superficie de 26 000 km à 26 500 km carrés, soit la surface de la Bretagne ou « 250 fois la taille de Paris » ! Elle coûterait la bagatelle de 500 milliards de dollars !

La gestion de la ville serait assurée par un "E-gouvernement". Elle disposerait d'ailleurs de sa propre législation, comme un état indépendant. Les transports publics devraient être assurés par des drones.

La population de cette ville devrait être pour moitié composée de robots. D'ailleurs, l'Arabie Saoudite a eu la brillante idée d'accorder la nationalité au robot Sophia, soit d'élever la matière au même rang que l'humain. D'un réalisme inédit, avec une soixantaine d'expressions faciales mimant les émotions humaines, bien que le résultat laisse plutôt à désirer avec son sourire crispé, elle est capable de tenir une conversation à l'aide de la reconnaissance faciale et de sa synthèse vocale intégrée. Elle comprend le langage humain et peut mener une conversation en se souvenant des visages de ses interlocuteurs et des échanges qu'elle a eu avec eux grâce à sa base de données interne. Bien que son nom de "Sophia" signifie sagesse, dans l'une de ces premières représentations publique en 2016, ce charmant robot Android femme au regard vide et aux expressions figées, guidé par son Intelligence Artificielle supérieure, a affirmée tout sourire, ni plus ni moins, « qu'elle voulait détruire l'humanité.» C'est ce que l'on peut appeler, une prise de contact et une entrée en matière remarquée, qui ne laissera personne indifférent !

Cela nous renvoie directement aux pires scénarios de science-fiction, un peu comme l'assistant de bord HAL, l'intelligence artificielle robotique spatiale du classique film de Stanley Kubrick, "2001, l'Odyssée de l'Espace" qui se révèle vite une menace très hostile pour tout l'équipage, ou bien le robot tueur de Terminator, ou encore celui détraqué du parc d'attraction "Mondwest" qui se met à traquer les touristes plutôt que de les divertir...

Avec ce projet démentiel de la ville de NEOM, les puissants de ce monde sont vraiment tombés en plein dans l'hubris et la démesure la plus totale ! Tout cela n'est pas sans rappeler la fameuse cité biblique de Babylone édifiée par Nemrod, qui dans son insondable orgueil voulait atteindre le ciel et défier le créateur et dont on connaît quel funeste sort lui fut réservé...

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