Le prix à payer de Maître Gims





Le tout dernier clip de maître Gims est tout bonnement hallucinant et proprement surréaliste. Mais d'ailleurs, à propos de quoi Gims se targue t-il d'être le "Maître" ? On se le demande bien... Vu la soupe infâme qui nous est habituellement servie dans ce genre de productions...

Ce clip est tout simplement une mise en abîme de son propre parcours de chanteur. Il revient sur sa fulgurante carrière et avoue, sans la moindre ambiguïté, pour ceux qui ont encore des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, avoir ni plus, ni moins que pactiser avec le diable, sans doute dévoré par l'ambition de faire carrière au sein de cette industrie nauséabonde et déshumanisée.

C'est ainsi que dans une scène aux accents résolument Faustiens, on le voit littéralement signer son contrat pour l'industrie du disque, avec son propre sang, en s'entaillant la main !

Par la suite, en échange de sa compromission de nature spirituelle, on le voit obtenir quelques menus avantages et biens matériels, purement terrestres.

Bien qu'étant couvert de gloire en bénéficiant d'une renommée mondiale, tout en étant entouré de filles aussi faciles, vénales que séduisantes et baignant à outrance dans la luxure et l'argent, il n'arrive pourtant pas vraiment à en profiter pleinement. Cette vie de lucre, basée sur une complète imposture a décidément un arrière-goût bien amer... Car au bout du compte, à quoi bon gagner le monde, si c'est pour perdre son âme et vivre le restant de ses jours dans la manipulation, la tromperie en se mentant autant à soi-même, qu'aux autres ?

En réalité, Gims s'éloigne de tout ce qui a une réelle valeur dans la vie, comme l'amour sincère et authentique que lui porte sa femme, avec laquelle il devient pourtant de plus en plus distant.

En contrepartie de son pacte de sang, il perd tout contrôle sur sa vie privée et sur sa carrière. Il devient le jouet impuissant, l'insignifiante et dérisoire marionnette, le pion servile au service exclusif de l'industrie. Il est livré aux moindres caprices et fantaisies de son producteur.

Tous ses choix artistiques musicaux, vestimentaires sont étroitement orientés, guidés et encadrés par son staff. Jusqu'au choix de l'illustration de ses pochettes d'albums qui échappent aussi à son contrôle. Ceci est parfaitement suggéré par la mise en scène, où tout le monde s'affaire autour de lui, en pleine effervescence, tandis qu'il reste en retrait, planté là totalement passif et immobile, au beau milieu de la salle de réunion. Pour un maître auto-proclamé, on peut dire qu'il tient bien plus de l'esclave qui ne maîtrise en réalité strictement rien !

On voit son producteur, sorte de grand argentier qui dirige tout en coulisses, confortablement installé dans sa somptueuse demeure en train de jouer avec son poulain. Il jubile, tout simplement et prend un malin plaisir sadique à manipuler le chanteur, et même à l'humilier, à le provoquer en fomentant des coups montés, en engageant des paparazzis pour jeter son intimité en pâture aux réseaux sociaux. Il s'agit manifestement pour cet individu machiavélique de le pousser à bout, de le harceler, afin de continuellement bien s'assurer de sa pleine et entière soumission !

Gims se sent alors comme pris au piège, il est tiraillé par sa conscience et il souhaite finalement se rebeller contre cette intenable situation. Il décide alors de dénoncer le contrat passé avec la secte satanique qui est aux manettes de toute cette puissante industrie, en claquant définitivement la porte. Son producteur ne le voit vraiment pas de cet œil et il se retrouve finalement pris comme une cible gênante, dont il convient de se débarrasser au plus vite avant qu'elle ne dévoile des informations compromettantes.

Étant donné le symbolisme affiché dans de multiples plans, on devinera aisément que la secte évoquée en question, n'est nulle autre que la franc-maçonnerie. En effet, on retrouve de nombreuses références au Delta lumineux, le fameux triangle maçonnique de l'œil qui voit tout. De plus, l'accoutrement du maître de cérémonie vers la fin du clip, évoque fortement celui d'un grand-maître maçon... On notera également que le décor du bureau du directeur artistique des majors est aussi d'essence purement maçonnique, avec deux colonnes en toile de fond, ce qui est une subtile allusion aux deux fameuses colonnes que l'on retrouve dans tous les temples. Il s'agit de la colonne masculine "Boaz" et de la féminine "Jakin"... De plus, même le nom d'artiste de maître GIMS fait sans doute référence au grade de maître dans la maçonnerie. Enfin, on notera que le chanteur arbore aussi régulièrement des tenues noir et blanc rayées, qui font référence aux pavés mosaïques des loges et à la dualité qui est si chère aux maçons, qui cherchent dans leurs croyances, à dépasser et concilier les forces et les principes contraires dans une forme de synthèse supérieure harmonieuse.

Le clip s'achève en apothéose, avec un rituel nocturne sacrificiel humain et l'exécution programmée du chanteur. On se retrouve alors plongés au cœur d'une cérémonie occulte figurant des individus tout de toges rouges écarlates vêtus, éclairés à la lueur des torches, sans doute pour rendre gloire au porteur de lumière, à qui ils prêtent allégeance. Les membres de cette fraternité s'apprêtent à éliminer leur pion, devenu par trop gênant et risquant d'échapper à leur emprise. Contre toute attente, et avec l'aide inespérée et mystérieuse d'un des membres de la secte, Gims parvient in-extremis à sauver sa peau et à s'extirper de leurs griffes, prenant la fuite du château de son producteur, lors d'une course-poursuite haletante où se joue sa vie, avant de parvenir à rejoindre sa femme et de prendre la fuite avec elle.

Par ce clip, comme tant d'autres auparavant, on comprend que dans cette industrie musicale de masse, tous ces pseudos "artistes", propulsés sur le marché et sur le devant de la scène comme de vulgaires paquets de lessive ou des produits de synthèse insipides, sont interchangeables et remplaçables à l'envie. Leurs misérables existences ne pèsent pas bien lourd dans la balance, malgré leur illusoire et impressionnante notoriété, voir l'idolâtrie dont ils jouissent. Tous ces pseudos chanteurs, mais authentiques pantins sont priés de laisser leur conscience et leurs moindres états d'âme au vestiaire, sous peine d'avoir de sérieux problèmes et de mettre un terme brutal à leur plan de carrière...

Malgré une certaine amertume teintée de regrets, comme le laissent entendre et transparaître les paroles qui sont empruntes de doutes et de remords, il s'agit sans nul doute d'une fausse rédemption pour Gims, car l'artiste poursuit sa route, bon gré, malgré... Il faut être bien naïf pour penser qu'il puisse s'agir d'une réelle repentance et d'un appel à l'aide sincère de sa part. Gims à payé le prix bien volontiers et en tire depuis bien des années un lucratif profit, sans qu'il en est eu le moindre scrupule...

Tout récemment, il s'est encore payé un manteau en peau d'alligator, au prix exorbitant, indécent et parfaitement obscène de 110 000 euros. Je vous laisse imaginer le degré de conscience et de sincérité dont est capable un tel individu. En outre, il est parfaitement impensable que le message subversif de son clip soit diffusé sans l'aval de l'industrie.

D'aucuns diront qu'il s'agit là d'un simple coup de com provocateur, d'un buzz commercial et génial de la part du chanteur, à prendre au second degré. Mais pourquoi chercherait-il à tant faire parler de lui, puisqu'il est déjà au top de l'industrie ! D'autre-part, on ne compte plus les artistes qui ont clairement affirmé avoir passé de tel pactes Faustiens pour lancer leur carrière, des déclarations filmées le plus naturellement du monde, sans que personne ne s'en émeuve. La liste est longue, il y a Jimmy Page, Bob Dylan, Jay Z, Eminem, Bon Jovi, Katy Perry, Kanye West, Lil Wayne, Beyoncé, Christina Aguilera, et même notre Johnny National...

Pourtant, les choses sont de plus en plus claires avec cette industrie, qui délivre régulièrement des clips glorifiant de parfaites anti-valeurs, en exposant des messages d'une essence purement satanique... Systématiquement, dans cette sous-culture, c'est le culte de l'argent facile, de la réussite matérielle, de la frivolité, de l'hyper-sexualité, du vice, du nihilisme, de l'Ego, de la violence qui dominent et qui sont mis en avant.

Il n'y a vraiment pas d'autre mot ! C'est une tendance lourde, dont il serait peut-être grand temps de prendre conscience collectivement, afin de préserver nos enfants et nous-mêmes de telles influences, hautement délétères et pernicieuses.

Reste à savoir pourquoi diable cette industrie sans âme dévoile délibérément à un tel degré de plus en plus sa véritable nature ? Pourquoi expose-elle aux profanes ses doctrines et ses croyances ésotériques occultes directement au grand jour, à la face du monde...

Et bien, sans doute est-ce pour respecter notre libre-arbitre, mais aussi certainement pour nous compromettre, en nous faisant consentir à tout cela, en toute connaissance de cause, sans que nous prenions la peine de nous en détourner ou de le dénoncer pour ce dont il s'agit... Car pour nous perdre véritablement, il faut bien obtenir de nous notre passivité et notre consentement éclairé.

Enfin, sans doute estiment-ils aussi avoir atteint assez de puissance pour agir dans le plus grand cynisme avec arrogance et impunité devant une masse largement aveuglée et endormie, lobotomisée depuis des décennies avec leurs productions et l'industrie du divertissement.

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