“Defense Arena” : la bête de scène descend dans l'arène

 

N’importe quel autre candidat tant honni par les masses populaires, avec à son passif un si piteux exercice politique, qui force est de constater, tient plus lieu à un dépôt de bilan qu’à un quelconque accomplissement, n’aurait jamais eu l’audace de briguer un second mandat. Sans parler de l’invraisemblable cumul de vos tapageuses casseroles s’étalant du scandale du McKinseyGate, à celui du RotschildGate, en passant par le BenallaGate, par le AlstomGate ou encore par le PfizerGate… 

Mais que nenni, c’était sans compter sur votre totale absence de décence et de repentance, voilà donc que contre toute attente, porté par votre vorace appétence du pouvoir, vous remettez le couvert de votre infernale tambouille. Il faut croire qu’avec votre premier mandat, le temps vous manquait encore pour finir d’achever le massacre, pour porter l’estocade finale, le coup fatal à notre pays natal.

Pour suppléer à toute forme de débat public et “démocratique”, telle une Rockstar à la Johnny, une bête de scène, ou plutôt tel un insane monstre cynique, vous nous avez donc gratifié d’un tonitruant super show à l’américaine, en vous produisant pour défendre votre quinquennat à la “Defense Arena”. Voilà donc que vous nous sortez le grand jeu sous le feu des projecteurs de la plus grande salle européenne.

Figurant sur le devant de la scène, tel un fier conquérant, sûr de lui et dominateur, fort de sa batterie de sondages McKinsey où contre toute attente vous caracolez en tête des intentions de vote, voilà que tel un messie autoproclamé ou un Napoléon se consacrant lui-même empereur, vous coiffez votre auguste tête de quelques lauriers bien tressés. Vous vous glorifiez dans un triomphal plébiscite d'autosatisfaction pour saluer dans une interminable logorrhée l’ensemble de votre œuvre, égrenant la liste de vos merveilleux accomplissements, sans le début du commencement de la moindre réserve ou remise en question.

Le tout accompagné par un déluge étourdissant, aussi aveuglant qu’assourdissant, de sons et de lumières, d’enceintes crachant leurs décibels et leurs basses saturées, de cris d’hystérie, d’écrans géants, de DJ, de chorales, d’un lancinant ballet de smartphones en guise de briquets et de fumigènes pour mieux masquer d'un écran de fumée votre précédent bilan.

Il faut bien dire que vous n’avez pas lésiné ni sur les moyens, ni sur les artifices pour maintenir toute la superbe de votre cruelle illusion, organisant même pour l’occasion, en petit boutiquier, une grande Tombola, histoire de péniblement remplir les estrades, de combler les gradins du gredin, avec comme lots quelques autoportraits autographiés ou autres mugs à votre effigie.

De même, dans cette guerre de la représentation, vous avez aussi envoyé au front et au mépris de leur légal devoir de réserve, tous vos ministres en bataillons afin de rameuter des quatre coins de la France toute une armée d'adhérents, voire de figurants. Ces derniers étant dûment briefés et entraînés par vos chauffeurs de salle, bien dressés avec une rigueur toute militaire, se tenant prêts à applaudir et à ovationner à tout rompre sur commande, histoire de faire beaucoup de bruit pour rien et de donner un semblant de consistance à vos beaux discours d'une sidérale vacuité, à cette improbable accumulation d'éléments de langage et de porter au pinacle la moindre de vos lénifiantes démagogiques élucubrations.

Mais, malgré cette débauche d'efforts et de moyens engagés, vous plafonnez à 5 000 likes contre 27 000 dislikes (qui heureusement restent par défaut masqués) sous la retransmission de l’événement en question de votre chaîne officielle YouTube. Voilà qui en dit sans doute très long sur votre véritable degré de popularité.

Parmi les moments les plus grotesques de ce navrant spectacle, on retiendra tout particulièrement deux passages d'anthologie, avec tout d'abord un petit numéro de charme à l'attention de dame Brigitte, histoire de faire vibrer et d'attendrir la gent féminine avec un brin de romance surfaite ou bien encore, avec un lunaire chant de la Marseillaise, où l'on vous aura subitement vu comme plonger en état de transe et de suprême extase. Vous sembliez alors si profondément pénétré par les sanguinaires paroles de Rouget de Lisle que vous approchiez de l'orgasme, fermant les yeux avec une volupté confinant au plus parfait ridicule. Une séquence aussi inconvenante que gênante, surtout venant d'un individu qui méprise  la France au dernier degré et tout ce qu'elle représente...

Tout était pourtant en place pour assurer un spectacle total, un grand théâtre de faux-semblants à la hauteur de votre imposture. Une grandiose et grandiloquente représentation à la surenchère digne d’une rencontre sportive, d’un grand rassemblement télé-évangélique ou d’une séance collective de magie noire.

Sidérés, nous avons incrédules assisté à un nombriliste numéro d’équilibriste, un exercice de style confinant à l’obscène lorsque l’on prend toute la mesure du fossé abyssal qui règne entre vos sublimes promesses et votre si lourd passif. Un moment surréaliste, où par le prodige de votre langue Orwellienne, tel un parfait miroir inversé de la réalité, faisant table rase du passé, vous nous réécrivez en temps réel votre Jupitérienne mythologie, comme pour nous faire accroire qu’après tout, ce que nous avons vécu, enduré et péniblement supporté ces cinq interminables années de calvaire et d’enfer, souffrant parfois jusque dans notre propre chair, ne relevait que d’une pure illusion, que nos sens et notre raison défaillaient et avaient été trompés, que finalement l’odeur nauséabonde de la pourriture qui submerge et sature nos narines avait tout compte fait un irrésistible parfum de fraîcheur de rose. 

Avec un culot monstre, VOUS annoncez avec aplomb toujours l'exact contraire de ce que vous avez mis en œuvre. Ainsi, dans votre bouche, par une mystérieuse alchimie de bonimenteur, comme par magie, vos cuisants échecs se muent en franches réussites, vos trahisons à répétition ne sont plus que l’expression de bons et loyaux services rendus à la nation ; vos détournements de fonds public, de l’optimisation fiscale ; la ruine de la nation devient contre toute raison bonne fortune ; l'austérité, une prospérité, l’escroquerie une altruiste philanthropie ; le vol, une charité ; les privatisations une œuvre de salubrité publique ; les coups de matraques, de douces et fraternelles caresses ; l'exploitation, une libération ; la destruction, une œuvre de création.

Et pour tous les sceptiques encore par trop dubitatifs et réservés, ceux qui suprême sacrilège de lèse-majesté ne croient pas à ce miracle, ceux qui ne goûtent que trop modérément aux sirènes du triomphe des lendemains Macronien qui chantent, de cette sublime vision d’un futur radieux, de ce progrès en devenir, il va sans dire qu’ils ne peuvent être qu’un ramassis d’ingrats, de radicalisés, de misérables complotistes, d’antisémites, d’extrémistes de tous poils, d’arriérés aveuglés de haine, bien incapables de saisir toute la subtilité et la profondeur de votre projet.

Commentaires

  1. Bonjour,
    Nous venons de découvrir votre blog. Très intéressant. Peut-on reprendre vos articles sur notre site https://burgernews.net/ ?
    Nous en serions honores. Merci de nous répondre via la page contact du site.
    Cordialement

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