Bienvenue dans la planète UBU, toutes les combinaisons deviennent possibles

Dans ces nouvelles approches de la sexualité humaine, on pourrait devenir son propre maître, changer à loisir d'identité, réinventer sa sexualité à l'infini, toutes les combinaisons devenant alors envisageables, selon sa propre volonté et son bon vouloir. 

Aucun déterminisme naturel extérieur ne doit plus entrer en ligne de compte, on devient son propre créateur, comme dans la "philosophie existentialiste athée" de Jean Paul Sartre. Selon cette pensée, l’être humain apparaît dans le monde, existe pour se définir après. Puisqu'il n’y a pas de Dieu pour le concevoir, pour lui donner une âme prédéterminée, puisqu'à l'aube de son existence, l’être humain n’est rien, son avenir lui appartient radicalement, ce qu’il est, ce qu'il sera lui appartient. L’être humain détermine lui-même sa propre essence. On rentre là dans une forme de pur subjectivisme, on refuse de considérer objectivement le réel et de l'accepter pour ce qu'il est. On est un peu dans une pensée créatrice, presque une pensée d'ordre démiurgique...

Nous sommes là plus que dans l'utopie, nous sommes dans la récréation d'un monde totalement fabriqué et virtuel, dans lequel les hommes ne seraient plus des hommes et les femmes ne seraient plus des femmes, soit la négation de la réalité la plus évidente. Avec la marchandisation du vivant, Il s'agit de susciter le désir de devenir le contraire de ce qu’on est, afin de le monnayer.

Ainsi on se retrouve maintenant, dans cette société dite moderne, avec des cas tout simplement ubuesques, proches de la psychiatrie, comme Stéphanie, un canadien Trans qui était marié pendant 23 ans et qui à décidé de tout plaquer brutalement, sa femmes et ses sept enfants, pour vivre le reste de son existence, en tant que fillette de 6 ans, dans toute sa plénitude. Mais ce n'est pas tout, là où ça devient carrément glauque et sordide, c'est que cette adorable fillette avec tout de même beaucoup de poils au menton, a été recueillie par un couple, justement en quête de l’adoption d’un enfant, pour tenir compagnie à leur fille unique de 7 ans !!!  Il confie, « Je dessine, j’ai des activités d’enfant avec ma nouvelle grande sœur. Ma maman et mon papa adoptifs sont complètement à l’aise avec mon identité de petite fille. » Cela fait froid dans le dos, pour la petite fille qui va partager ses activités jeu avec ce grand gaillard atteint de ce complexe de régression. 

Dans le même ordre de folie et de déliquescence avancée, on retrouve aussi des gens qui se rêvent et se réinventent une existence canine de chien. On atteint là des niveaux spectaculairement grotesque. Ces derniers se font balader, tenus en laisse en ville, jouent à la baballe, participent à des concours canins, dorment dans des cages. Certains ont visiblement pris la comédie "Didier" de Alain Chabat, un peu trop à la patte de la lettre !




D'autres encore, se vivent Cheval, lors de rencontres Pony-Play, ils tirent des attelages en tenue SM, font du saut d'obstacles, de la plus poussive des manières, donnant lieu à un ballet des plus improbable... Ils pratiquent des jeux de rôle, dans lesquels, ils «deviennent cheval», enfilent crinière, sabots, queue et mors. On peut dire que certains, dans leur fantaisie, atteignent une certaine poésie de par le degré poussé de leurs folies... Certains voient même dans cette pratique aux forts accents sado-maso, un rituel, une forme de libération mystique, proche d'une expérience chamanique, et aussi une façon de se libérer d'une société ressentie et vécue comme trop oppressive. 

Il y a aussi la mode des furries, ces "adorables" peluches vivantes, une communauté d'individus qui ont pour passion de se balader le plus clair de leur temps, dans des costumes d'animaux anthropomorphes pelucheux, appelés " fursuits " qu'ils portent comme une seconde peau. Serait-ce à croire qu'ils ne sont pas bien dans leur première peau?

Visiblement, les films de Disney ont fait des ravages chez certains, avec leurs ribambelles d'animaux craquants, qui parlent et agissent comme des hommes… Les "fursuits" peuvent être intrinsèques aux identités ou aux alter ego, qui définissent le mode de vie des furries, et certains possèdent même de multiples fursuits adaptés à de multiples personnalités. Certains témoignent de cette curieuse inclinaison : « Je suis un grand bonhomme, mais je voulais aussi être un chat domestique, alors je suis devenu un Maine Coon – gros, costaud, câlin et très doux. J'ai été surnommé Chaton d'amour car je me promène souvent avec des cœurs en peluche. Je donne souvent mon cœur aux gens. » Un autre nous présente son fursona lapin : « J'ai choisi ce nom il y a longtemps. Mon premier fursona était un lapin fou avec une camisole, mais je voulais un personnage plus joyeux et plus facile à approcher. » 

D'autres transforment et modèlent complètement leurs corps, allants même jusqu'à la mutilation, pour laisser libre-court à leur fantasmagories ! C'est le cas d'un certain Richard Hernandez, qui un beau jour, à décidé de se réinventer en dragon cracheur de feu... Lassé et frustré qu'il était d'être toujours considéré par ses semblables comme un simple être humain, malgré tous ses efforts pour s'extraire de l'espèce. Pour pousser jusqu'au bout le réalisme de cette improbable et surréaliste transformation, il a alors décidé de se tatouer tout le corps en le parsemant d'écailles, puis il est allé encore plus loin dans la folie en se coupant le bout du nez et le bout des oreilles, pour parachever le tout avec l'introduction d'implants sous-cutanés afin d'exhiber deux superbes cornes qui surplombent son front. L'intéressé est ravis de cette mutation qu'il vit comme une véritable renaissance « Modifier mon corps me donne une nouvelle vie. C’est une seconde chance. Je suis heureux. » Gros bémol cependant pour ce redoutable dragon : il n'a pas encore trouvé de moyens techniques pour cracher de vraies flammes lorsque la fantaisie lui en prend, ce qui porte tout de même, il faut bien en convenir, profondément atteinte à la crédibilité globale de sa mutation... Souhaitons lui bonne chance dans sa quête du feu ! 

Encore plus dingue, le cas d'un certain graphiste londonien, Thomas Thwaites, qui « déprimé par la complexité de la vie humaine et des efforts pour gagner de l'argent » a préféré devenir une chèvre appareillé de prothèses pour marcher à quatre pattes. Il ira même jusqu'à s'infliger des séances de stimulation magnétique transcrânienne, pour provoquer des lésions cérébrales temporaires et bloquer sa capacité à parler et pour parfaire le réalisme de sa reconversion, ne pas déroger aux exigences de sa nouvelle identité, il broute de l'herbe !!! 




Autre fantaisie, certains peuvent aussi aller jusqu'à refuser toute appartenance et association à l'une ou l'autre des deux identités sexuelles, comme ceux qui se définissent comme des êtres non-binaires et indéterminés, soit le sommet de la folie... 

On peut alors parler de trouble dans le genre comme le livre éponyme de Judith Butler, une des théoriciennes du post-structuralisme. On peut voir l'un de ces spécimens rare dans un extrait ubuesque de l'émission "Arrêt sur Image" de Daniel Schneidermann, où l'un de ses invités se revendique avec beaucoup de virulence, de véhémence et de violence comme un être non-binaire, faisant preuve paradoxalement, d'une attitude très binaire et manifestant une grande intolérance à l'égard des réactions surprises, décontenancées et bien compréhensibles de son auditoire, alors qu'il réclame la plus grande tolérance pour lui-même. Comme si son choix d'une orientation sexuelle neutre et très marginale, pouvait s'anticiper, se deviner et se lire directement sur son visage...

De tels comportements totalement irrationnels, qui auraient valu à leurs auteurs, au siècle dernier, un séjour en établissement psychiatrique, sont maintenant, mis en avant, voire même promotionnés ! Dans cette société dite moderne, ce sommet d'évolution et de civilisation, qui se targue constamment d'être à la pointe de la pensée rationnelle, de telles extrémités, ne peuvent lasser d'interroger et de surprendre... Une telle perte de repères, ne peut en effet qu'être l'expression d'un profond malaise, d'un insondable désarroi et de vives souffrances. Force est de constater qu'on est plutôt dans l'évolution de l'involution ! 

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