Harry Potter, un cas d’école... Le Grand Oeuvre, et non pas la grande œuvre de J.K. Rowling

Penchons-nous sur le cas du jeune Harry Potter, le sorcier le plus charmant et célèbre de notre époque. Une série de livres jeunesse au succès fulgurant et planétaire, lié à un marketing ultra-efficace, d'une force de frappe hallucinante ! Une véritable vague de fond de "Pottermania" a ainsi déferlé dans les librairies puis les salles obscures. Entre les sept romans et leur adaptation cinématographique, c'est toute une génération de jeunes lecteurs qui auront étés conquis et marqués par ses palpitantes et fantastiques aventures.

Si la série paraît bien inoffensive, très bon enfant, tout-à-fait ravissante, charmante, captivante, qu'elle a le parfum et le goût délicieux d'un bonbon doux et sucré et que l'on est amené à dévorer les volumes de la plus candide manière, il s'agit aussi de romans à clés, avec plusieurs niveaux de lecture... C'est à dire, un pour les profanes et un autre pour les initiés, qui comprend de nombreux messages ésotériques, ainsi qu'un profond symbolisme encodé des plus subtilement dans la trame de l'histoire. 

Pour commencer, observons attentivement la couverture fort intéressante de la réédition des livres d'Harry Potter.
De par sa symbolique, elle est d'essence purement maçonnique. En effet, on y retrouve l'éternelle dualité, représentée par les deux serpents blancs et noirs, qui sont entrelacés et qui évoquent le symbole du caducée d'Hermès Trismégiste, mais aussi les deux colonnes des Temples maçonniques avec leur deux polarités. Encore une fois, il est question de l'union des contraires, des principes opposés de la nature. Bien et mal sont confondus, pour atteindre le chemin de l'illumination, la voie royale est symbolisée par l'abeille de la partie supérieure. L'abeille est le symbole par excellence de la royauté depuis l'Égypte antique et la Chaldée, mais aussi de l'initié frère maçon qui oeuvre sans relâche dans sa ruche/loge. Serpent et Abeille sont analogues sur le plan symbolique, et complémentaires : le premier symbolise l’esprit, tandis que la seconde, l’âme. Toute la saga de Harry Potter constitue ainsi en réalité un chemin initiatique d'ordre spirituel, tant pour le héros, que pour le lecteur !


Au cours de ses aventures et tout au long des 7 volumes qui composent son histoire, Potter, le gentil sorcier à lunettes, suit alors ce qui s'apparente à un parcours initiatique qui est en référence directe avec la Franc Maçonnerie et l'alchimie.  En réalité, l’initiation d’Harry Potter est celle d’un franc-maçon, qui passe de la Pierre Brute (Apprenti), à la Pierre Cubique (Compagnon) pour achever sa quête en Pierre Philosophale (Maître-Élu).

Vous pensez sans doute amusé, d'un haussement d'épaules dédaigneux et moqueur, que tout cela ne relève que d'un pur fantasme et délire paranoïaque... 

Voici l'affiche de la conférence des F.M. sur l'œuvre de Harry Potter, enfin plutôt le grand œuvre...
Et bien, détrompez vous, car "La Grande Loge de France", vient le confirmer par elle-même, en organisant une conférence entièrement consacrée aux symbolismes maçonniques contenus dans la série des Harry Potter. « Au-delà du "roman jeunesse" et du succès planétaire d’Harry Potter, l’œuvre majeure de J.-K. Rowling est un vivier de symboles et de références. Un "roman d’éducation politique" pour Jean-Claude Milner, une réflexion philosophique sur la mort et l’apprentissage, mais également un parcours initiatique source d’inspiration pour le franc-maçon. Mais dans quelle mesure les discours symboliques et politiques d’Harry Potter façonnent-ils ce "roman initiatique" ? » 

"Harry Potter" est une œuvre qui baigne dans l'alchimie, la reine des sciences occultes, qui de par son initiation, promet à ses adeptes une voie de salut sans Dieu. Les sept livres du sorcier correspondent en fait aux sept opérations de préparation de la Pierre Philosophale, aux sept étapes de l'initiation magique, au Grand Œuvre alchimique. À la fin de la série, Harry Potter finit par incarner cette pierre philosophale, quand son processus initiatique est achevé. Il est alors devenu un vrai maître alchimiste et un sorcier accompli.

L'alchimie n'est pas à comprendre comme la transmutation de vils métaux en or, mais comme une transfiguration interne de l'alchimiste lui-même qui, au cours de son initiation, doit se rectifier, se polir, se débarrasser de toutes ses scories, afin de retrouver son statut divin perdu ! Ce cheminement de perfection personnelle est appelé "l'Art Sacerdotale".


La trame et la structure profonde des livres est calquée sur le livre des "Noces Chimiques de Christian Rosencreutz" de Jean-Valentin Andréæ, datant de 1616, un ouvrage fondateur qui a une importance toute particulière pour le mouvement initiatique des Rose-croix. Cette histoire, qui présente les aventures d'un obscur chevalier qui rêvait d'unifier toutes les sagesses de l'humanité avant le Jugement dernier, est elle aussi découpée en sept "jours symboliques" correspondant aux phases du Grand Œuvre alchimique. Il s'agit d'une œuvre très hermétique, codée et ésotérique. Il y est même précisé qu'on ne jette pas de "perles aux pourceaux". Cette sans doute l'expression qui a donné lieu à une version plus récente : "On ne jette pas de la confiture aux cochons". Dans l'univers des livres de Potter, "les pourceaux" en question étant certainement les fameux "moldus"... 
Les Noces Chimiques est un traité d'alchimie mystique, théologique, allégorique, poétique, numérologique. On retrouve une parenté évidente entre les deux œuvres, les mêmes archétypes de personnages, ce qui ne peut pas être le fruit du hasard de la part de l'auteur à succès.



Dans les aventures d'Harry Potter, on croise la route de célèbres occultistes, de grands noms de la sorcellerie tels que ParacelseAgrippa, ou bien encore, H.P. Blavatsky. Cette dernière, célèbre occultiste luciférienne, surnommée « la sorcière russe » était à l'origine de la création de la Société de Théosophie, à la base du mouvement New Age. Mouvement qui vise à faire changer l'humanité de cycle, en passant de l'ère du Poisson vers l'ère du Verseau. Dans ses écrits, elle fait l’éloge de la figure de Lucifer qui y est présenté comme un « sauveur » qui apporte la connaissance aux hommes. « Il est naturel de voir Satan, le serpent de la Genèse, comme le véritable créateur et bienfaiteur, le père de l’humanité spirituelle. Celui qui fut le « messager de lumière », le brillant et radieux Lucifer, qui a ouvert les yeux de l’automate créé par Jéhovah. » Elle est aussi à la base du mouvement Spirit, de la communication avec des esprits défunts qui sont probablement plus des « entités ». Blavatsky est présente dans les romans de Potter sous l'anagramme de Cassandra Vablatsky. Quant à Eliphas Lévi, célèbre cabaliste et prêtre luciférien, à qui l'on doit la représentation la plus célèbre du Baphomet dans son livre "Dogme et Rituel de la Haute Magie", il est présent sous l'anagramme de Elphias Dodge.


Dans Harry Potter, on retrouve aussi le symbolique du Phénix, il y a même un des volumes qui s'intitule "l'Ordre du Phénix"... En alchimie, cet oiseau mythique, qui brûle, se consume et renaît de ses cendres est très important ! Cet oiseau flamboyant est à l'image de l'initié, qui doit mourir à lui-même pour renaître, au cours de son processus d'initiation. Cet oiseau représente également la pierre philosophale des alchimistes, aussi appelée "pierre du sorcier", ou encore "pierre rouge" dans son ultime aboutissement. Le phénix est aussi un symbole d'immortalité.

Dans la série, les moldus, c'est-à-dire les gens ordinaires, qui ne sont pas initiés aux mystères de la magie, sont dénigrés, décrits comme de stupides imbéciles, cruels ou inintéressants. À contrario, les sorciers eux, sont valorisés, ils sont séduisants, attirants, débrouillards, vifs, pleins d'esprit, malins et espiègles. Le vulgaire "moldu", est ainsi allègrement moqué. Il est le profane qui n'entend rien, qui reste totalement aveugle, hermétique à la nature profondément ésotérique du monde qui l'entoure, tout en baignant  pourtant littéralement dedans...

Quant à ce si "brave Harry", au demeurant si sympathique, au début de ses aventures, il devient, à mesure que se déroule la trame de son histoire et qu'il progresse dans son initiation, de plus en plus sombre et ténébreux. Ainsi, c'est un peu à la perte de son innocence que nous sommes conviés. En fait, à bien y regarder, Potter ressemble de plus en plus à son redoutable adversaire Voldemort, qui en réalité, à un autre niveau de lecture, n'est plus son ennemi juré, mais plutôt son maître dans l'initiation. C'est d'ailleurs pour cela qu'au tout début de l'histoire, il le marque au front... Potter n'hésite pas à faire preuve de hargne, de mensonges répétés, à se venger, à manipuler ou à désobéir pour arriver à ses fins... 

Tout au long de l'histoire, l'auteur oppose les "gentils magiciens" aux "méchants sorciers", elle nous parle de magie blanche, bénéfique qui pourrait servir à combattre le mal, qui serait lui représenté par la magie noire. On rentre ainsi de plein-pied dans le relativisme moral... Or, on ne combat pas le mal par le mal, et la fin ne justifie jamais les moyens !

De même, à mesure que l'on avance dans les volumes, l'histoire qui commençait de manière plutôt légère, très enjouée et bon enfant, prend une tournure de plus en plus noire, désespérée et très violente. Une violence qui culmine en apothéose dans le climax de l'histoire avec le volume 6. 

Par ailleurs, on peut aussi observer que dans toutes les traditions de contes pour enfants, la figure du sorcier a toujours été présentée comme une redoutable menace, un danger, dont il valait mieux s'écarter et se prémunir. Ici, bien au contraire, la magie est présentée sous un tout nouveau jour, on nous l'expose comme quelque chose de très séduisant, attrayant et hautement désirable.

Harry Potter représente aussi pour les enfants, premiers visés par toute cette entreprise, une formidable porte d'entrée, une passerelle possible, une voie royale même, vers les sciences occultes et la magie. En effet beaucoup d'entres-eux, littéralement fascinés par les aventures du jeune sorcier auquel ils s'identifient à merveille, développent alors un vif intérêt pour tout ce qui tourne autour de la magie et des sciences occultes. La série des Potter est donc une aubaine, un véritable vivier pour les occultistes de tous poils, qui peuvent alors recruter leur ouailles beaucoup plus facilement. D'ailleurs, depuis le lancement de cette saga, les écoles initiatiques de magie se multiplient un peu partout dans le monde, avec beaucoup de succès. 

Dans son livre sur les exorcismes, "Confessions"Don Gabriele Amorth, l'Exorciste offriciel du diocèse de Rome précise qu'il existe des églises sataniques cachées qui dispensent leurs enseignements à leurs adeptes : « elles sont cachées, bien cachées. On y entre, on s’intègre au groupe, on participe au culte de Satan, on assiste aux messes noires, on apprend... Les écoles de satanisme et de magie sont là. Je sais que pendant un temps elles délivraient même des diplômes, en faisant payer évidemment. »

Cette couverture pour un livre d'initiation à la WICCA est très intéressante au point de vue symbolique, 
la femme se voile les deux yeux, on dit que les yeux sont le miroir de l'âme 
et elle ouvre son troisième œil, c'est l’œil de l'illumination spirituelle
Par ce biais, les enfants peuvent ainsi facilement tomber sur des pratiques beaucoup moins anodines et bien plus sérieuses, sur de vrais sites internet consacrés aux sciences occultes et finir par pratiquer des formes de magie noire extrêmes, ou bien basculer dans des mouvements religieux païens, aux allures sectaires, comme par exemple, la WICCA. Ils peuvent alors s'adonner à de réels rites de magie et de sorcellerie et passer ainsi de la théorie, aux travaux pratiques !


D'ailleurs à titre personnel, en me baladant dans un magasin Cultura, j'ai vu que sur un stand consacré à Harry Potter, il était proposé en lecture annexe, un livre traitant de la magie d'Aleister Crowley, vendu sur la même table que la collection des Harry Potter ! On passe ainsi tout en douceur, du gentil sorcier à lunettes, le petit écolier aux airs d'intello, à l'homme le plus malfaisant du siècle dernier, aux enseignements occultes d'un mage de haut niveau, qui dans sa quête de puissance, n'a pas hésité à violer et tuer.

On l'aura compris, la série des Harry Potter est un exemple remarquable de la façon qu'ont certains initiés, sous-couvert d'oeuvre de fiction, d'en profiter pour y glisser habilement leur doctrine et de nombreux messages et notions qui n'ont, en réalité, plus grand chose à voir avec la littérature !

l'affiche de Horns, on appréciera l'accroche "Chacun ses démons"
Petite remarque au passage, Daniel Radcliffe, l'acteur bien inoffensif et tout mignon de la série de films adaptés des livres d'Harry Potter, qui est alors devenu la coqueluche de tant d'enfants est passé depuis lors, à l'âge adulte, à des films bien plus sombres...

En effet, il joue dans le film fantastique "Horn" (cornes en français), dont le synopsis est le suivant : un jeune homme accusé à tort du viol et du meurtre de sa petite amie utilise des capacités paranormales acquises auprès du diable pour retrouver le coupable. Il peut utiliser le sérum de vérité grâce à deux cornes dont il a été affublé. Donc, en résumé, on a recours à l'aide du mal pour faire le bien, c'est très malin !


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