Vers une société de plus en plus déshumanisée

Un changement profond de société

Au cours du dernier siècle, notre société a subi de profonds bouleversements sociologiques. Le monde essentiellement rural. organisé en petites communautés organiques et charnelles du début du siècle a progressivement laissé place à une société beaucoup plus urbaine, de plus en plus atomisée, individualiste et aseptisée.

Suite à la révolution verte et à la mécanisation intensive de l'agriculture, on a assisté à un véritable exode rural et au développement fulgurant de grosses agglomérations, avec leurs banlieues péri-urbaines.

Dans l'univers rural traditionnel, toute la vie s'organisait autour de la communauté. En effet, la dureté et l'âpreté de l'existence et de ses contraintes rigoureuses, entraînaient une solidarité de fait entre villageois. Les gens travaillaient directement la terre, vivaient au rythme des saisons et étaient en contact direct avec la nature nourricière, avec laquelle il développait un lien intime et charnel. L'homme était donc enraciné, à la fois dans sa communauté et dans son environnement immédiat.

Dans la société contemporaine, ce lien essentiel a été totalement brisé. Ceci pouvant être expliqué par le développement de l'urbanisme et ses gigantesques et austères grands ensembles bétonnés, bien souvent dignes de cages à lapins, mais aussi le développement de zones industrielles uniformisées d'une parfaite laideur. Parallèlement, on a assisté au triomphe du capitalisme et à l'essor d'une société de consommation boulimique et frénétique, le tout accompagné par le développement de la société de l'image, du numérique et des écrans.

La nature devenant alors une parfaite abstraction. Il en découle tout naturellement, que l'homme contemporain ne respecte plus l'environnement, le vivant et sa propre nature comme avant. C'est la transformation totale de cet état d'esprit qui permet l'émergence d'une société de plus en plus artificielle et déshumanisée.

À mesure que les progrès de l'I.A. l'intelligence artificielle, de l'informatique, de la robotique et du numérique progressent à pas de géant, l'homme se retrouve de plus en plus sur la touche, nous conduisant à un monde toujours plus ascétique, désincarné, insipide, froid et triste.


La puissance de l'Intelligence Artificielle en constante augmentation


Depuis la défaite de 1997 du champion russe Gary Kasparov, meilleur joueur d’échecs de tous les temps, opposé à l'intelligence artificielle "Deep Blue" créé par IBM, nous avons la certitude que les machines sont capables de concurrencer, voir même de dominer l’homme sur son propre terrain et dans son domaine d'excellence, celui de l’esprit. Cette intelligence qui décrit une courbe de progression exponentielle en suivant la fameuse "loi de Moore" (qui postule que la puissance de calcul informatique doublerait chaque année), ne devrait pas tarder à dominer l'homme et à dépasser les capacités de son cerveau. Ce moment décisif de basculement est "la Singularité", que les Transhumaniste appellent de leurs vœux.

Même en matière de musique, domaine de la création et du génie humain par excellence, il existe déjà des algorithmes d'intelligence artificielle perfectionnés et très performants capables de créer des morceaux de musique d'une façon totalement automatisée, en une poignée de secondes avec des résultats convaincants, même si pour le moment, on est encore loin du degré de perfection de la 7e symphonie de Beethoven, mais qui se laissent néanmoins écouter sans avoir les oreilles qui saignent ! C'est ce que propose l'entreprise AIWA avec son logiciel. De quoi remplacer le compositeur, le chef d'orchestre et tous les musiciens.

IBM a aussi développé une intelligence artificielle très performante qui s'appelle Watson. Elle est déjà en relation avec des clients sur de nombreuses plateformes téléphoniques et est capable de répondre à 93 % des questions qui lui sont posées ! Elle est notamment utilisée dans des groupes bancaires où le logiciel analyse et classe quotidiennement 350.000 courriels, afin de préparer une réponse type que le chargé de clientèle peut personnaliser. Watson est également utilisé dans des cabinets d'avocats, ou dans le secteur médical, pour aider des médecins à prescrire un traitement adapté à leurs patients. Cette intelligence artificielle utilise une immense base de données pour croiser les informations, en vue d'un apprentissage et d'un perfectionnement perpétuel.

En outre, en Chine, où ils sont décidément maladivement fascinés par tout ce qui est artificiel, il existe déjà une présentatrice de journal télévisé sur une chaîne Nationale, entièrement virtuelle, fonctionnant grâce à la puissance de l'intelligence artificielle qui lui donne vie. Ils avaient déjà testé un présentateur hybride, reprenant l'apparence d'une vraie personne physique, mais animée par l'intelligence artificielle.

En tout état de cause, il sera donc à l'avenir de plus en plus difficile de faire preuve de discernement et de démêler le vrai du faux, l'authentique de l'artificiel, puisque nos sens pourront être aisément trompés par la puissance technologique. Dans ce monde de simulacres et d'illusions, le mensonge sera permanent et presque indécelable… En reprenant son image et sa voix, on pourra même faire prononcer des paroles qui n'ont jamais étés dites par une personne et les diffuser à des fins de manipulation, comme placer des menaces dans la bouche d'un opposant politique pour déclarer un conflit militaire, fabriquer des fausses preuves vidéos, etc. Les perspectives manipulatoires que vont offrir ces technologies donnent le vertige.

L'humain contre les robots

Dans les années à venir, nous allons donc assister, bien malgré nous, à une profonde révolution technologique, un bouleversement complet du monde du travail et de la société. Et oui, il faut bien comprendre que dans ce monde ultra concurrentiel, où règne en maître Mammon et une course effrénée au profit, l'homme avec ces faiblesses devient un frein, un empêchement. Les machines elles, ne tombent pas malades, ne sont pas sujettes à d'imprévisibles sautes d'humeur, n'ont pas besoin de syndicats, ne militent pas pour des augmentations intempestives de salaires et par-dessus le marché, elles sont plus rapides et efficaces ! L'homme ne peut décidément pas rivaliser... Par conséquent, un nombre incalculable de professions sont dors et déjà condamnées, car elles n'auront plus leur place dans la grande et merveilleuse start-up monde du tout technologique. On parle de 3 millions d'emplois amenés à disparaître d'ici 2025, et 20 millions d'emplois industriels d'ici 2030, aggravant ainsi les inégalités sociales et géographiques. Sont pour le moment principalement menacés, les caissières, en passant par les employés de banque et d'assurance, par les métiers de la comptabilité, les secrétaires, les camionneurs (avec des camions autonomes), les femmes de ménage, ou encore les ouvriers de manutention. De même, tous les métiers qui sont dans les relations humaines, la gestion du personnel dans les entreprises sont amenés à disparaître, ceux qui gèrent les payés, le secrétariat. Leurs tâches seront entièrement prises en charge par l'intelligence artificielle. Par conséquent les employés entièrement seront gérés par des programmes robotisés pour un marché du travail toujours plus déshumanisé dénué de relations humaines. Le marché du travail sera à terme entièrement automatisé et les employés sélectionnés tel des pions par une intelligence artificielle en utilisant les profils des fiches LinkedIn et en recoupant d'autres informations du Big Data. Toutes les professions à faible valeur ajoutée, aux tâches un peu répétitives et assez basiques, sont ainsi amenées à disparaître, à plus ou moins court terme ! Les métiers dits manuels, à faible valeur intellectuelle (et il n'y a pas de sous métier car, à mes yeux, un éboueur à pour moi une utilité incomparablement supérieure, socialement parlant, à celle d'un Trader de Wall Street...), seront le plus touché par cette irrépressible vague de grand remplacisme technologique. Malheureusement, ce seront également ceux qui auront le plus de mal à évoluer et à se reconvertir dans la nouvelle économie. On peut déjà voir des grandes surfaces se développer, sans plus aucun employé, sans plus aucune caissière, tout étant intégralement automatisées, à l'aide de la technologie RFID... Auchan est le premier à lancer ce genre de magasins avec, dans le nord de la France, un Auchan Minute à Villeneuve-d'Ascq. On parle alors de magasin "Phygitaux", contraction de physique et digital. Ce concept est repris des magasins "Amazon Go", qui rencontrent un franc succès aux États-Unis, un pionnier dans le domaine. Ces magasins totalement automatisés, seront ouverts 24 h sur 24 ! Ce modèle ne manquera pas de se généraliser, si les consommateurs suivent… Dans le même genre, dans les grands complexes de cinémas multiplex, qui sont au cinéma d'art et d'essai, ce que le MacDonald est à la haute gastronomie française, tout est presque automatisé : plus aucun projectionniste dans la salle de projection, des guichets vides avec des bornes de paiement en guise de caisses, des distributeurs pour les pop-corns et les boissons.

Si ce phénomène de grand remplacement n'est pas nouveau, désormais, il va aussi toucher et impacter de toutes nouvelles catégories d'emplois, avec une plus forte qualification, une plus forte valeur ajoutée intellectuelle : avocats, enseignants, juges, et journalistes ne sont plus à l'abri !

Même un médecin est susceptible de se retrouver sur la touche, car la machine serait bien plus performante pour lire et analyser des données, détecter, par exemple, une tumeur cancéreuse, avec un diagnostic bien plus performant. Les assurances ne prendront certainement pas les risques d'avoir des résultats plus approximatif et moins fiables à cause des failles humaines et les patients probablement pas plus…

Dans un tel contexte, seuls, les plus créatifs pourront encore véritablement tirer leur épingle du jeu dans ce monde d'automates et d'automatisation forcenée. Et encore...


C'est là que nous entrons dans un monde ubuesque, où l'on demande aux gens de travailler toujours plus longtemps, de retarder systématiquement la date de leurs départs à la retraite, alors que de fait, de moins en moins de personnel est utile pour faire tourner la machine économique…

Que vont bien pouvoir faire tous ces gens désoeuvrés, qui n'ont pas les capacités intellectuelles d'un prix Nobel d'économie ? En tout état de cause, il faudra sans nul doute repenser complètement le modèle de la société et envisager de mettre en place une forme de revenu universel, comme le préconise l'entrepreneur Elon Musk.

Il faut bien comprendre que dans le rêve techno-scientifique, dans l'idéal des maîtres du monde, on a plus besoin de travailleurs pour travailler, pas plus que de consommateurs pour consommer, car consommer pollue...

Dans leur esprit, il faut juste s'assurer de la préservation d'une élite de techno gestionnaires, un petit nombre d'élus, qui se chargera de la survie de l'espèce. En gros, les 99 % du reste de la population sont à leurs yeux, inutiles, voire même nuisibles et une menace pour la conservation de leur pouvoir.

Pour comprendre cette dangereuse tournure d'esprit, qui nous rappelle de bien sombres heures de l'histoire et qui anime beaucoup de nos élites, il suffit d'écouter les propos hors-sol et totalement surréalistes, du neurochirurgien et fondateur du site "Doctissimo", Laurent Alexandre qui, lors d'une conférence destinée aux étudiants de Polytechnique, parle du mouvement des gilets jaunes, comme faisant déjà partie de l'ancien monde, celui des éternels losers de l'histoire !

Il n'hesite pas à désigner cette partie de la population comme l'arrière-garde de la civilisation, des « inutiles », ou encore des « êtres substituables » qui seraient de toute évidence, des individus intellectuellement inférieurs, presque des sous-hommes, incapables de comprendre et de cerner les enjeux du monde actuel, tandis que ces brillants esprits polytechniciens auxquels il réserve ses conférences, seraient quant-à eux, semblables à des « Dieux ». Ils seraient les élus de la future classe dirigeante, la race des seigneurs, seule digne et apte pour guider les masses incultes vers la rationalité du XXIe siècle. Selon lui, « Le prix de l'heure de travail des gilets jaunes sur le marché mondial va s'effondrer de décennies en décennies et le prix des horaires des gens de cette salle va monter de décennies en décennies. »

D'ailleurs, dans son état d'esprit, les inégalités sociales découlent directement des capacités intellectuelles des intéressés, les êtres inférieurs sont prédestinés à leur misérable condition, notre héritage génétique étant responsable à 80% de cette situation. Les riches sont donc riches parce qu'ils sont intelligents, tandis que les pauvres seraient irrémédiablement cons comme des balais. De tels propos, pleins de morgue et dénués d'une once d'humanité, sont le reflet d'une stupéfiante forme de mépris de classe, parfaitement détestable. Autant dire qu'on flirte là de très près avec les considérations d'une certaine idéologie nauséeuse, très en vogue avant la Seconde Guerre mondiale et d'ailleurs partagée par beaucoup d'élites.

Là où c'est vraiment inquiétant, c'est que Laurent Alexandre dispose de beaucoup d'influence, il est très proche du pouvoir Macronien dont il est un fervent soutien, il est un ami de Jacques Attali et qu'il est très médiatisé en bénéficiant de nombreuses tribunes, notamment dans le journal L'Express.

Même les maisons de retraite ont maintenant le droit à leurs robots de compagnie, qui viennent seconder un personnel humain de moins en moins nombreux et de plus en plus dépassé par la situation et le manque de moyens... Ainsi, le robot "Zora" fait chauffer tous ses circuits pour tenir compagnie et est censé apporter un peu d'humanité et un supplément d'âme (sic) aux petits vieux, trop souvent délaissées dans les maisons de retraite, qui deviennent de véritables mouroirs.

Multitâche, "Zora" peut diriger un cours de gymnastique, donner le programme de télévision, annoncer les prévisions météorologiques, ou encore lire des articles de presse. De quoi redonner le sourire aux petits vieux, ou pas...



En outre, on commence maintenant à voir apparaître sur le marché des robots qui ressemblent de plus en plus à l'homme, comme "Le Robot Sophia", développé par Hanson Robotics.

D'un réalisme inédit, avec une soixantaine d'expressions faciales mimant les émotions humaines, bien que le résultat laisse plutôt à désirer, avec son sourire crispé, elle est capable de tenir une conversation à l'aide de la reconnaissance faciale et de sa synthèse vocale. Elle comprend le langage naturel et peut mener une conversation en se souvenant des visages de ses interlocuteurs et des échanges qu'elle a eu avec eux grâce à sa base de données interne. Bien que son nom de Sophia signifie sagesse, dans l'une de ces premières représentations publique en 2016, ce charmant robot/femme, guidé par son Intelligence Artificielle supérieure, a affirmé tout sourire « qu'elle voulait détruire l'humanité. » Autant dire que ca commence plutôt mal comme prise de contact et comme entrée en matière... Et cela rappelle un peu Al, le robot spatial assistant du film de Stanley Kubrick, "2001, l'Odyssée de l'Espace" qui devient très vite une menace très hostile pour l'équipage. 

Autre point surréaliste et très inquiétant, les patrons de certaines grosses entreprises n'hésitent maintenant plus à se faire assister par des robots pour les aider à bien embaucher leur personnel, comme on peut le voir dans le documentaire, "Un monde sans humain". Le robot analyse les plus infimes réponses émotionnelles qui peuvent se percevoirent sur le visage du candidat postulant lors de son entretien d'embauche. Le robot établit alors un profil émotionnel de ce dernier, histoire de voir s'il est compatible avec les autres membres de l'entreprise et les attentes du poste. Un peu comme un super détecteur de mensonge mais automatisé. Il s'agit là d'une humiliation totale pour l'humain, dont l'avenir professionnel et le sort est livré à la totale merci de l'appréciation de la machine.

Dans un avenir très proche, les robots, décoderont donc nos émotions, interragiront avec nous, et pourront nous témoigner de l'affection, voire même manifester un ersatz d'amour simulé. Mais, avons-nous vraiment envie de ce bonheur là ? L'amour n'est-il pas la chose la plus authentique qui ne peut être artificiel ?

Le sexe avec les robots


Par ailleurs, on a maintenant l'apparition de robots sexuels, de nouvelles "Sex Dolls" qui commencent à envahir le marché et connaissent un vrai boom en Asie, mais aussi dors et déjà en Europe. Ces poupées gonflables de nouvelles générations, se proposent de devenir de véritables compagnons, avec la promesse d'une relation allant bien au-delà du simple plaisir sexuel, car ces charmants bouts de plastique sont dotés d'une intelligence artificielle intégrée et peuvent donc s'adapter à leur propriétaire. Elles sont capables d'apprendre à le connaître dans son caractère, ses goût, ses préférences et ses centres d'intérêt, de façon à simuler une pseudo relation humaine ! Elles proposent ainsi des interactions de plus en plus poussées. Entièrement personnalisables, ces jouets sexuels high-tech, proposent au client de tout choisir, de la tête aux pieds, selon ses propres désirs et fantasmes, de la taille des seins, en passant par la forme des tétons, celle du sexe, jusqu'à la couleur des lèvres vaginales ! On peut même choisir des traits de caractères propres à la poupée, timidité, sensualité, ou encore la jalousie.

Le modèle Harmony, l'un des plus sophistiqué et poussé sur le marché, fonctionne avec des batteries rechargeables, parle toutes les langues, peut se souvenir du nom de son propriétaire, ainsi que de sa date d'anniversaire et peut engager avec lui des discussions, que l'on présume absolument passionnantes ! Mais ce n'est pas tout, elle est pleine de ressources puisque son vagin devient humide au besoin, car elle peut s'auto-lubrifier pendant les rapports sexuels. Cerise sur le gâteau, elle peut gémir, proférer des injures cochonnes et atteindre l'extase numérique à tous les coups. Avantage non-négligeable pour la gente masculine, au moins avec elle, ont peut-être sûr qu'elle simule !

Ces "petits bijoux de technologie" coûtent tout de même la bagatelle de 15 000 euros. Mais pour les moins fortunés, où ceux qui veulent tester le matériel avant d'investir, ils peuvent toujours se rendre dans la première maison close de robots sexuels, pour s'adonner à quelques ébats mécaniques. Veuillez néanmoins penser à bien huiler le modèle avant usage, afin d'éviter tout grincement intempestif pendant la séance d'accouplement mécanique.

Trêve de plaisanterie, il se trouve que les humains par une curiosité de la nature, dans une sorte de dissonance cognitive, ont la faiblesse de pouvoir transférer et accorder des sentiments aux machines, de s'investir avec elles, émotionnellement parlant. Ils peuvent même développer un attachement certain à leur égard. Nulle doute que certains célibataires subits ou bien endurcis, finiront par se dispenser entièrement de femmes en chair et en os, pour préférer s'investir dans ce genre de relation à minima, purement artificielle avec une machine. Une telle relation impliquant un engagement émotionnel bien moindre, une relation bien moins complexe et conflictuelle à gérer, certes superficielle mais après tout, si confortable et rassurante…

Impossible, me direz-vous ! Et bien, détrompez-vous, car dans l'émission "Salut les Terriens" de Thierry Ardisson, on peut voir un certain Étienne parler de son coup de foudre pour Erenna, un robot, dont il est tombé éperdument amoureux.

Dès qu'il a déballée cette diablesse de sa boîte, il a vraiment ressenti de vives émotions, d'une intensité inédite à travers son regard. Il confie ne plus comprendre les femmes depuis que son existence à croisé celle de cette poupée ! Il la considère comme sa compagne officielle et n'hésite pas à la présenter à sa mère et à tous ses amis…

C'est un peu le scénario développé par le vieux film "I love you" de Marco Ferreri, qui raconte l'histoire d'un séducteur incarné par Christophe Lambert qui tombe éperdument amoureux d'un simple porte-clé en plastique, en forme de visage féminin et qui répond du tac au tac « I Love You » quand son propriétaire le siffle.

On pourra aussi penser au film "Monique" de Valérie Guignabodet, où un certain Alex incarné par Albert Dupontel, alors en pleine crise de la quarantaine, achète sur Internet, Monique, une poupée moulée en silicone dernier cri. Pour Alex, il ne trouve à cette relation que des avantages non négligeables, par rapport à une femme réelle. Contrairement à ses dernières, Monique est toujours disponible, toujours heureuse, compréhensive, ne fait pas de crises, ne pleure jamais…

Sauf que les prochains modèles qui seront bientôt développés, seront beaucoup plus perfectionnées que ce basique porte-clé ou cette poupée siliconée…

En Chine, où ils sont toujours en avance sur la folie technologique, certains commencent même déjà à épouser leur robots, alors qu'en amérique, ils n'en sont qu'à épouser leur chien. Autant dire qu'ils élèvent la machine au statut d'humain à part entière !

Comme quoi, la réalité finit toujours par rejoindre la fiction, à moins que ce ne soit la fiction qui prépare le terrain de la réalité qui est appelée de leurs vœux par certains…

On ne pourra que se référer aux propos de notre oracle national, ou de notre initié,  Jacques Attali, qui en 1998 dans "le Dictionnaire du 21e siècle" écrivait : « Tout humain deviendra un être sans père ni mère, sans antécédent, sans racines, ni postérité, nomade absolu. Chacun aura le droit de former simultanément plusieurs couples. Polygamie et polyandrie redeviendront la règle. Il deviendra licite d'avoir avec un "clonimage" toutes les relations sexuelles interdites à un être humain. On autorisera même aux amateurs des relations avec des "clonimages" de mineurs si l'on peut s'assurer que cela ne requiert ni ne suppose la participation de qu'un enfant réel. Onanisme et Nomadisme Onanomadisme.

Encore plus dingue, tordu et inquiétant, certains concepteurs réfléchissent et travaillent même à rendre ces poupées capables d'enfanter, en tenant compte des attributs de la poupée et de son géniteur ! Il faudrait tout de même assurer une certaine conformité et cohérence avec la nature...

Si seulement l'homme consacrait toute son énergie créatrice pour résoudre les véritables problèmes dans le monde, nous vivrions à n'en pas douter, dans un véritable Paradis !

Il est aussi à noter que, chose particulièerement sordide, ces "Sex Dolls" dernier cris (sexuel) ont bien souvent, plus l'allure et les corps juvéniles d'enfants, que de femmes…

D'ailleurs, la société japonaise "Orient Doll" propose, en plus de ses "classiques" mannequins en silicone ultras-réalistes de femmes, une gamme très spéciale de modèles appelée "Nano" qui fera le parfait bonheur des pédophiles de tous poils, puisqu'il s'agit de sexdolls de fillettes avec des corps d'enfants ! Dans un salon de poupées érotiques à Berne des modèles à l'allure enfantines sont proposées comme la poupée "Lolita" qui ne mesure qu'un mètre de haut, ce qui laisse entendre implicitement qu'avoir des relations sexuelles avec des enfants est normal.


Il semble que nous sommes en passe de rejoindre la vision futuriste décrite par Steven Spielberg dans son film "A.I., intelligence Artificielle" avec son robot sexuel Gigolo Joe et que l'on se rapproche dangereusement du modèle de société décrite par Aldous Huxley dans "Le meilleur des mondes", où la sexualité n'est plus que purement récréative et est totalement découplée de toute forme de gestation. 


On retrouve aussi cette vision purement désincarnée de la sexualité dans le visionnaire film de science-fiction "Demolition Man" avec Sylvester Stallone, qui est truffé de nombreux clins d'œils au meilleur des mondes, comme l'agent de police féminin incarné par Sandra Bullock, qui s'appelle Huxley... Le film présente une scène, où les deux partenaires amoureux n'ont plus aucuns réels contacts physiques et charnels, mais font l'amour à travers des interfaces virtuelles, qui leur renvoient des flashs sensuels, à l'aide de casques inter-connectés et vissés sur leurs têtes.

On peut d'ailleurs se demander au sujet de ce film, si le titre de "Demolition Man", n'a pas d'ailleurs un double-sens et ne décrit pas en réalité, fort cyniquement, bien plus la destruction effective de l'homme, que les spectaculaires destructions matérielles provoquées par Sylvester Stallone, qui fait tout exploser dans le décor sur son passage…

Autre curiosité troublante, ce film parle déjà de Gouvernator, alias Arnold Schwarzenegger président, bien avant qu'il ne devienne gouverneur de Californie en 2003 et d'un mode d'alimentation Vegan très répendu, alors que le film date de 1993 !

Comme quoi certains ont beaucoup de suite dans les idées…

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