« La guerre, c'est la paix »
« Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, ceux qui vous méprisent et font de vous des esclaves, enrégimentent votre vie et vous disent ce qu’il faut faire, penser et ressentir, qui vous dirigent, vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons et vous traitent comme du bétail. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec des cerveaux-machines et des cœurs-machines. Vous n’êtes pas des machines ! Vous n’êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, seuls ceux qui manquent d’amour et les inhumains haïssent. Soldats ! Ne vous battez pas pour l’esclavage, mais pour la liberté ! » Charlie Chaplin, extrait du discours final du Dictateur
« Le langage politique est conçu pour que les mensonges paraissent vrais et les meurtres respectables, et pour donner à du vent l'apparence de la solidité. » George Orwell
On justifie, réalise et perpétue le mal le plus profond, toujours au nom du plus grand bien et de valeurs prétendument supérieures : de l'humanisme, du progrès, de la santé, de la modernité, de la sécurité, de la liberté, de l’altruisme, de la générosité ou de la compassion...
Le mal avance toujours masqué, c'est presque toujours son mode d'action. Ainsi, on part en guerre par humanisme : pour apporter la paix, la démocratie, assurer l’émancipation des peuples et accomplir une œuvre civilisatrice dans des contrées reculées, que l’on nous présente systématiquement comme arriérées et en marge du progrès. À défaut, on intervient au nom de la sécurité et de la lutte contre la menace terroriste. Las pour ces peuples, l’objectif est à chaque fois manqué et cette merveilleuse aventure humaine, qui commençait pourtant sous les meilleurs auspices, finit immanquablement par se solder par la ruine, la destruction suivie du pillage et de l’exploitation...
Comme dans le livre d'Orwell, où les superpuissances se livrent une guerre interminable et sans réelle issue, notre société occidentale est engagée, au nom de la lutte contre la menace terroriste, depuis maintenant près de deux décennies dans d'incessantes guerres au Moyen-Orient. La guerre contre la menace terroriste, la guerre contre la terreur est tout à fait idéale pour nos élites, car en ayant à faire face à un ennemi dont les contours restent très flous et indéterminés, ces interventions sont donc potentiellement illimitée dans le temps comme dans l'espace !
De tels conflits ont deux intérêts principaux pour nos élites : ils permettent de déstabiliser des pays entiers pour en exploiter les ressources et servent aussi à entretenir une stratégie de la tension en maintenant leurs propres populations dans un état de pression prolongé. Ils peuvent alors en profiter pour passer toute une série de lois d'exception, instaurer un état d'urgence permanent afin de limiter et d'encadrer très fermement les libertés publiques.
Ce fut le cas, juste après les attentats du 11 septembre où le Patriot Act a été passé par les autorités et le gouvernement américain afin de considérablement renforcer la surveillance de leurs citoyens, les échanges de courriels, les appels téléphoniques, les déplacements. Ces nouvelles dispositions donnent aussi au gouvernement des pouvoirs quasi illimités en matière d'arrestations, de détention et de perquisition.
Tout Américain est, depuis lors, susceptible de se voir chargé de l'accusation de terrorisme de la manière la plus arbitraire et sans autre forme de procès, sans que les autorités aient à apporter la charge de la preuve !
Le gouvernement a aussi les pleins pouvoirs pour déclarer la loi martiale s'il en juger la nécessité... Un véritable état et régime policier sans plus de réels contres pouvoirs. Soit la tyrannie la plus absolue au pays de la prétendue liberté… Ces conflits représentent aussi une véritable aubaine économique pour les industriels et les financiers. Les entreprises de BTP peuvent, par exemple décrocher de juteux contrats pour reconstruire toutes les infrastructures démolies et on peut aussi développer en parallèle toute une industrie de la sécurité intérieure.
Suite aux différentes interventions des États-Unis et de leurs alliés, dont la France, pour lutter contre la menace terroriste au Moyen-Orient, on recense le chiffre astronomique de 4 millions de morts environ (chiffre avancé par le site lescrises), et on ne parle même pas des milliers de réfugiés !
• 2,4 millions de morts en Irak
• 220 000 morts en Afghanistan
• 80 000 morts au Pakistan, Yémen et autres pays
• 250 000 morts en Libye
• 350 000 morts en Syrie
On peut à juste titre qualifier cette coalition d'états occidentaux, d'états « voyous », en cela qu’ils violent systématiquement et sans le moindre complexe, en toute impunité toutes les règles du Droit International et le principe même de la souveraineté des états, pourtant gravée dans le marbre de la Charte des Nations-Unies.
Bien sûr, personne ou presque n'a d'inclinaison naturelle pour partir faire la guerre, massacrer des populations et piller leurs ressources… La propagande devient alors tout à fait incontournable pour faire accepter ces interventions militaires dans l'opinion publique. Les gouvernements ont alors recours à des ruses, de subtils retournements dialectiques, ils doivent déployer une véritable stratégie de la communication pour fabriquer le consentement en gagnant la guerre de l'information, une guerre psychologique avant de gagner la guerre de conquête du territoire à proprement parler… Les médias dans leur "Storytelling", nous ont présenté toutes ces interventions militaires, ces déstabilisations comme une belle histoire d'émancipation des peuples : « En Ukraine comme en Tunisie ou en Egypte lors des printemps arabes, un peu plus tard à Misrata en Libye, ou en ce moment même en Syrie, ce sont donc des foules courageuses de citoyens épris de liberté et de démocratie qui se sont dressées pacifiquement face à un pouvoir violent, totalitaire et corrompu »
Curieux et troublant, sur cette célèbre affiche de recrutement de l'armée US, Oncle Sam à une vraie tête de Baphomet, le même regard, la même expression de noirceur, le même bouc, et la même étoile flamboyante au sommet du front
Le préliminaire à toute forme de propagande réussie est de se présenter comme pacifiste, ne voulant se résoudre à se lancer dans la guerre, qu'en ultime et dernier recours, de façon à inspirer la confiance et de se placer d'office dans le camp du bien... Il ne faut surtout pas apparaître comme l'agresseur aux yeux de l'opinion. Le camp adverse est présenté comme le seul responsable de la guerre, l'initiateur et le provocateur du conflit. Les victimes ne sont imputables que du seul fait de ce dernier. L'adversaire de par son fanatisme jusqu'au-boutiste, son absence d'ouverture et de dialogue a poussé le camp du bien, de la stabilité, de la paix et de la justice à intervenir en ultime recours. Les discours deviennent très manichéens et toute recherche de nuances devient suspecte, elle tombe sous le coup de la collaboration avec l'ennemi désigné. Suite aux attaques du 11 septembre sur le sol américain, Georges Bush avait affirmé que nous luttons contre l'axe du mal, que nous étions tous, soit des terroristes, soit tous des Américains. On utilise aussi la stratégie du choc, pour créer un choc psychologique de grande intensité, un effet de sidération au sein de l'opinion publique qui permet de la faire basculer dans une dimension purement émotionnelle, de court-circuiter la réflexion et d'annihiler toute résistance. C'est une stratégie qui s'apparente à une technique de torture, mais appliquée à l'ensemble du corps social. C'est la thèse avancée par l'excellent livre de Naomi Klein, "La Stratégie du Choc, la monté d'un capitalisme du désastre".
Dans certains cas, on n'hésite même pas à avoir recours à une attaque sous faux drapeau ou sous faux pavillon (False Flag) que l'on impute à son adversaire pour faire peser sur lui tout le poids de la culpabilité et de l'infamie. Ce procédé permet de galvaniser le peuple et une grande diabolisation du camp adverse. Le premier « false flag » historique, fut sans doute, l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand qui servit de prétexte pour justifier le déclenchement de la première guerre mondiale. Autre exemple célèbre en 1964, les États-Unis n'ont pas hésité, lors des incidents du golfe du Tonkin, à simuler une attaque vietnamienne contre leurs propres navires et à l'utiliser comme prétexte au déclenchement de la guerre du Viêt Nam.
Au besoin, on peut aussi créer de toutes pièces, de faux documents, ou des montages photo. Ainsi, on peut avoir de très grosses réserves sur certaines photos publiées dans la presse présentant supposément des executions et des décapitations menées par des Jihadistes comme Jihadi John. La photo ci-dessus, est vraisemblablement un montage sur fond vert, car en y prêtant attention, on peut observer qu'il y a une très grosse anomalie au niveau des ombres projetées, dont les orientations sont parfaitement incohérentes et ne correspondent pas à la réalité. En effet, les ombres au niveau des cous des deux otages japonais divergent et ne sont pas projetées dans la même direction, ce qui laisse supposer deux sources lumineuses différente alors que la scène n'est éclairée que par le soleil... Comme les guerres au Moyen-Orient étaient très impopulaires, il fallait jouer avec les émotions de l'opinion, soulever son indignation pour appeler au consentement et justifier les interventions en Syrie.
Tout cela rappelle grandement les Spy Doctor, qui sont en mission commandée pour manipuler l'opinion publique, inventer un Storytelling, comme on peut le voir dans le film "Watch Dogs", les hommes d'influence de Barry Levinson, où un conflit est fabriqué de toutes pièces, fausses vidéos tournées en studio à l'appui, pour faire oublier un scandale sexuel de grande ampleur incriminant le président.
L'opposant du camp adverse souvent désigné par les termes de "régime" où de "dictature" est diabolisé à outrance, jusque dans la caricature la plus grossière, sans plus aucune nuance. Il devient l'ennemi à abattre à tout prix. Le camp adverse est systématiquement déshumanisé.
À contrario, nous sommes présentés comme des libérateurs, des représentants de la démocratie et de fervents défenseurs des droits humains. Un exemple édifiant de cette diabolisation mensongère est l'affaire des couveuses dans l'Irak de Saddam Hussein où une certaine Nayirah avait témoignée, effondrée en larmes, pour avoir assisté à d'effroyables scènes de barbaries commises dans une maternité Koweïtienne. Comble de l'horreur, les soldats de Saddam auraient arraché des bébés prématurés à leurs couveuses pour les jeter à terre en les laissant agoniser dans le froid. Or, il s'est révélé que cette soit-disante engagée volontaire de l'hôpital Al-Addan avait inventé l'affaire de toute pièce pour susciter le choc, l'effroi et l'émotion et motiver l'intervention militaire de la première guerre en Irak. La jeune fille, coachée selon certaines sources par Michael Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, s’appelait al-Sabah, et était la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah.
Il faut aussi toujours bien veiller à présenter la nécessité de l'intervention militaire pour la défense de nobles causes et surtout s'assurer de bien cacher ses réelles motivations, qui sont toujours des intérêts particuliers inavouables d'ordres financiers ou géopolitiques.
Dans la version présentée des faits, L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons quelques malencontreuses bavures, c’est bien involontairement, ce sont de simples dommages collatéraux. On parle de terroristes pour désigner l'ennemi, alors que selon le point de vue où l'on se place, on pourrait tout aussi bien parler de résistants... Ainsi, les Allemands parlaient eux aussi de terroristes pour désigner ceux qui avaient pris le maquis. On invoque des violations du droit international, (que l'on convoque toujours à géométrie variable, selon les intérêts stratégiques) en accusant l'ennemi déclaré d'avoir recours à des armes non autorisées. Par exemple, de gazer des populations civiles ou de posséder des armes de destructions massives. On brandit aussi régulièrement le spectre de la menace du nucléaire militaire comme avec l'Iran.
On se souviendra de la grotesque intervention de Benjamin Netanyahou à la tribune de l'ONU en 2012, brandissant l'éternelle menace d'une hypothétique bombe Iranienne en cours d'élaboration, avec pour appuyer son propos, un croquis très imagé d'une bombe digne d'un dessin animé de Tex Avery, ou d'un jeu vidéo…
Il faut toujours présenter l'intervention militaire comme très courte, de l'ordre d'une simple formalité et prétendre que nous ne subissons que très peu de pertes et de dommages sur les théâtres d'opérations (mot de novlangue), les pertes de l’ennemi sont considérables.
Toute une série d'artistes et d'intellectuels influents montent alors au créneau pour jouer le rôle de caution morale, pour lancer et signer des pétitions, créer des évènements médiatiques pour sensibiliser et alerter l'opinion, appeler de leurs vœux une intervention en invoquant le respect des droits de l'homme... les droits de l'homme ont un caractère sacré qui justifie tous les sacrifices…
Les mensonges de la propagande de guerre sont répétés à l'envie dans les médias, de manière à imprégner durablement les esprits. Par exemple, « Nous allons intervenir pour libérer les Irakiens du joug de leur dictateur. » ou « Nous allons instaurer la démocratie. » Le mensonge devient alors pénétrant, finit par être assimilé, intégré, enraciné dans l'opinion comme une vérité absolue, un fait irréfutable et démontré… il persiste souvent, même si par la suite des preuves et de nouvelles informations viennent infirmer ce postulat manipulatoire.
Il faut salir et trainer dans la boue les quelques intellectuels intègres où les citoyens plus éclairés que la moyenne, qui ont compris la manœuvre et qui essaient d'alerter l'opinion publique de l'ampleur de la manipulation. On crie alors aux traîtres, aux complotistes, aux ennemis déclarés de la liberté…
Avec cette force de frappe de la propagande de guerre, d'une redoutable efficacité, des agissements qui en temps normal, seraient jugées comme tout à fait immoraux, soulèverait des vagues d'indignation, une forte réprobation et opposition, arrivent à gagner l'assentiment général des populations, qui ressentent même, un sentiment de fierté à intervenir !
Le pire étant que même lorsque toute les manipulations et propagandes finissent par être éventées et que les véritables objectifs et finalités apparaissent au grand jour, l'opinion publique évite souvent bien soigneusement de reconsidérer les choses et de se remettre en question. Elle s'enferre dans une forme d'autocensure, voir refoule tout simplement ces nouvelles informations contradictoires et profondément dérangeantes, car cela met directement en cause sa complicité, sa responsabilité et ses choix moraux désastreux.
Les véritables coupables et responsables de toutes ces abjections s'en tirent alors à bon compte, comme ce fut le cas de George W Bush qui n'a jamais été véritablement inquiété pour tous ses mensonges, alors que sa place devrait être devant un tribunal semblable à celui qui fut dressé à Nuremberg pour juger les crimes des hauts dignitaires nazis. Il est à noter que de nos jours, certains pays ne s'encombrent plus d'une telle propagande de guerre et ne cherchent même plus à préserver les apparences, ou même à convaincre l'opinion publique de la moralité de leurs actions... C'est le cas avec l'état d'Israël qui, non content de bafouer systématiquement le droit international, vient par exemple, de répondre à une cyber-attaque absolument invérifiable, par de véritables bombes physiques lancées sur la bande de Gaza ! Soit une guerre totalement asymétrique et une forme de réponse absolument disproportionnée.
« Le langage politique est conçu pour que les mensonges paraissent vrais et les meurtres respectables, et pour donner à du vent l'apparence de la solidité. » George Orwell
On justifie, réalise et perpétue le mal le plus profond, toujours au nom du plus grand bien et de valeurs prétendument supérieures : de l'humanisme, du progrès, de la santé, de la modernité, de la sécurité, de la liberté, de l’altruisme, de la générosité ou de la compassion...
Le mal avance toujours masqué, c'est presque toujours son mode d'action. Ainsi, on part en guerre par humanisme : pour apporter la paix, la démocratie, assurer l’émancipation des peuples et accomplir une œuvre civilisatrice dans des contrées reculées, que l’on nous présente systématiquement comme arriérées et en marge du progrès. À défaut, on intervient au nom de la sécurité et de la lutte contre la menace terroriste. Las pour ces peuples, l’objectif est à chaque fois manqué et cette merveilleuse aventure humaine, qui commençait pourtant sous les meilleurs auspices, finit immanquablement par se solder par la ruine, la destruction suivie du pillage et de l’exploitation...
De tels conflits ont deux intérêts principaux pour nos élites : ils permettent de déstabiliser des pays entiers pour en exploiter les ressources et servent aussi à entretenir une stratégie de la tension en maintenant leurs propres populations dans un état de pression prolongé. Ils peuvent alors en profiter pour passer toute une série de lois d'exception, instaurer un état d'urgence permanent afin de limiter et d'encadrer très fermement les libertés publiques.
Ce fut le cas, juste après les attentats du 11 septembre où le Patriot Act a été passé par les autorités et le gouvernement américain afin de considérablement renforcer la surveillance de leurs citoyens, les échanges de courriels, les appels téléphoniques, les déplacements. Ces nouvelles dispositions donnent aussi au gouvernement des pouvoirs quasi illimités en matière d'arrestations, de détention et de perquisition.
Tout Américain est, depuis lors, susceptible de se voir chargé de l'accusation de terrorisme de la manière la plus arbitraire et sans autre forme de procès, sans que les autorités aient à apporter la charge de la preuve !
Le gouvernement a aussi les pleins pouvoirs pour déclarer la loi martiale s'il en juger la nécessité... Un véritable état et régime policier sans plus de réels contres pouvoirs. Soit la tyrannie la plus absolue au pays de la prétendue liberté… Ces conflits représentent aussi une véritable aubaine économique pour les industriels et les financiers. Les entreprises de BTP peuvent, par exemple décrocher de juteux contrats pour reconstruire toutes les infrastructures démolies et on peut aussi développer en parallèle toute une industrie de la sécurité intérieure.
Curieux et troublant, sur cette célèbre affiche de recrutement de l'armée US, Oncle Sam à une vraie tête de Baphomet, le même regard, la même expression de noirceur, le même bouc, et la même étoile flamboyante au sommet du front |
Le préliminaire à toute forme de propagande réussie est de se présenter comme pacifiste, ne voulant se résoudre à se lancer dans la guerre, qu'en ultime et dernier recours, de façon à inspirer la confiance et de se placer d'office dans le camp du bien... Il ne faut surtout pas apparaître comme l'agresseur aux yeux de l'opinion. Le camp adverse est présenté comme le seul responsable de la guerre, l'initiateur et le provocateur du conflit. Les victimes ne sont imputables que du seul fait de ce dernier. L'adversaire de par son fanatisme jusqu'au-boutiste, son absence d'ouverture et de dialogue a poussé le camp du bien, de la stabilité, de la paix et de la justice à intervenir en ultime recours. Les discours deviennent très manichéens et toute recherche de nuances devient suspecte, elle tombe sous le coup de la collaboration avec l'ennemi désigné. Suite aux attaques du 11 septembre sur le sol américain, Georges Bush avait affirmé que nous luttons contre l'axe du mal, que nous étions tous, soit des terroristes, soit tous des Américains. On utilise aussi la stratégie du choc, pour créer un choc psychologique de grande intensité, un effet de sidération au sein de l'opinion publique qui permet de la faire basculer dans une dimension purement émotionnelle, de court-circuiter la réflexion et d'annihiler toute résistance. C'est une stratégie qui s'apparente à une technique de torture, mais appliquée à l'ensemble du corps social. C'est la thèse avancée par l'excellent livre de Naomi Klein, "La Stratégie du Choc, la monté d'un capitalisme du désastre".
Dans certains cas, on n'hésite même pas à avoir recours à une attaque sous faux drapeau ou sous faux pavillon (False Flag) que l'on impute à son adversaire pour faire peser sur lui tout le poids de la culpabilité et de l'infamie. Ce procédé permet de galvaniser le peuple et une grande diabolisation du camp adverse. Le premier « false flag » historique, fut sans doute, l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand qui servit de prétexte pour justifier le déclenchement de la première guerre mondiale. Autre exemple célèbre en 1964, les États-Unis n'ont pas hésité, lors des incidents du golfe du Tonkin, à simuler une attaque vietnamienne contre leurs propres navires et à l'utiliser comme prétexte au déclenchement de la guerre du Viêt Nam.
Au besoin, on peut aussi créer de toutes pièces, de faux documents, ou des montages photo. Ainsi, on peut avoir de très grosses réserves sur certaines photos publiées dans la presse présentant supposément des executions et des décapitations menées par des Jihadistes comme Jihadi John. La photo ci-dessus, est vraisemblablement un montage sur fond vert, car en y prêtant attention, on peut observer qu'il y a une très grosse anomalie au niveau des ombres projetées, dont les orientations sont parfaitement incohérentes et ne correspondent pas à la réalité. En effet, les ombres au niveau des cous des deux otages japonais divergent et ne sont pas projetées dans la même direction, ce qui laisse supposer deux sources lumineuses différente alors que la scène n'est éclairée que par le soleil... Comme les guerres au Moyen-Orient étaient très impopulaires, il fallait jouer avec les émotions de l'opinion, soulever son indignation pour appeler au consentement et justifier les interventions en Syrie.
Tout cela rappelle grandement les Spy Doctor, qui sont en mission commandée pour manipuler l'opinion publique, inventer un Storytelling, comme on peut le voir dans le film "Watch Dogs", les hommes d'influence de Barry Levinson, où un conflit est fabriqué de toutes pièces, fausses vidéos tournées en studio à l'appui, pour faire oublier un scandale sexuel de grande ampleur incriminant le président.
L'opposant du camp adverse souvent désigné par les termes de "régime" où de "dictature" est diabolisé à outrance, jusque dans la caricature la plus grossière, sans plus aucune nuance. Il devient l'ennemi à abattre à tout prix. Le camp adverse est systématiquement déshumanisé.
À contrario, nous sommes présentés comme des libérateurs, des représentants de la démocratie et de fervents défenseurs des droits humains. Un exemple édifiant de cette diabolisation mensongère est l'affaire des couveuses dans l'Irak de Saddam Hussein où une certaine Nayirah avait témoignée, effondrée en larmes, pour avoir assisté à d'effroyables scènes de barbaries commises dans une maternité Koweïtienne. Comble de l'horreur, les soldats de Saddam auraient arraché des bébés prématurés à leurs couveuses pour les jeter à terre en les laissant agoniser dans le froid. Or, il s'est révélé que cette soit-disante engagée volontaire de l'hôpital Al-Addan avait inventé l'affaire de toute pièce pour susciter le choc, l'effroi et l'émotion et motiver l'intervention militaire de la première guerre en Irak. La jeune fille, coachée selon certaines sources par Michael Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan, s’appelait al-Sabah, et était la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington Saud bin Nasir Al-Sabah.
Il faut aussi toujours bien veiller à présenter la nécessité de l'intervention militaire pour la défense de nobles causes et surtout s'assurer de bien cacher ses réelles motivations, qui sont toujours des intérêts particuliers inavouables d'ordres financiers ou géopolitiques.
Dans la version présentée des faits, L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons quelques malencontreuses bavures, c’est bien involontairement, ce sont de simples dommages collatéraux. On parle de terroristes pour désigner l'ennemi, alors que selon le point de vue où l'on se place, on pourrait tout aussi bien parler de résistants... Ainsi, les Allemands parlaient eux aussi de terroristes pour désigner ceux qui avaient pris le maquis. On invoque des violations du droit international, (que l'on convoque toujours à géométrie variable, selon les intérêts stratégiques) en accusant l'ennemi déclaré d'avoir recours à des armes non autorisées. Par exemple, de gazer des populations civiles ou de posséder des armes de destructions massives. On brandit aussi régulièrement le spectre de la menace du nucléaire militaire comme avec l'Iran.
Il faut toujours présenter l'intervention militaire comme très courte, de l'ordre d'une simple formalité et prétendre que nous ne subissons que très peu de pertes et de dommages sur les théâtres d'opérations (mot de novlangue), les pertes de l’ennemi sont considérables.
Toute une série d'artistes et d'intellectuels influents montent alors au créneau pour jouer le rôle de caution morale, pour lancer et signer des pétitions, créer des évènements médiatiques pour sensibiliser et alerter l'opinion, appeler de leurs vœux une intervention en invoquant le respect des droits de l'homme... les droits de l'homme ont un caractère sacré qui justifie tous les sacrifices…
Les mensonges de la propagande de guerre sont répétés à l'envie dans les médias, de manière à imprégner durablement les esprits. Par exemple, « Nous allons intervenir pour libérer les Irakiens du joug de leur dictateur. » ou « Nous allons instaurer la démocratie. » Le mensonge devient alors pénétrant, finit par être assimilé, intégré, enraciné dans l'opinion comme une vérité absolue, un fait irréfutable et démontré… il persiste souvent, même si par la suite des preuves et de nouvelles informations viennent infirmer ce postulat manipulatoire.
Il faut salir et trainer dans la boue les quelques intellectuels intègres où les citoyens plus éclairés que la moyenne, qui ont compris la manœuvre et qui essaient d'alerter l'opinion publique de l'ampleur de la manipulation. On crie alors aux traîtres, aux complotistes, aux ennemis déclarés de la liberté…
Avec cette force de frappe de la propagande de guerre, d'une redoutable efficacité, des agissements qui en temps normal, seraient jugées comme tout à fait immoraux, soulèverait des vagues d'indignation, une forte réprobation et opposition, arrivent à gagner l'assentiment général des populations, qui ressentent même, un sentiment de fierté à intervenir !
Le pire étant que même lorsque toute les manipulations et propagandes finissent par être éventées et que les véritables objectifs et finalités apparaissent au grand jour, l'opinion publique évite souvent bien soigneusement de reconsidérer les choses et de se remettre en question. Elle s'enferre dans une forme d'autocensure, voir refoule tout simplement ces nouvelles informations contradictoires et profondément dérangeantes, car cela met directement en cause sa complicité, sa responsabilité et ses choix moraux désastreux.
Les véritables coupables et responsables de toutes ces abjections s'en tirent alors à bon compte, comme ce fut le cas de George W Bush qui n'a jamais été véritablement inquiété pour tous ses mensonges, alors que sa place devrait être devant un tribunal semblable à celui qui fut dressé à Nuremberg pour juger les crimes des hauts dignitaires nazis. Il est à noter que de nos jours, certains pays ne s'encombrent plus d'une telle propagande de guerre et ne cherchent même plus à préserver les apparences, ou même à convaincre l'opinion publique de la moralité de leurs actions... C'est le cas avec l'état d'Israël qui, non content de bafouer systématiquement le droit international, vient par exemple, de répondre à une cyber-attaque absolument invérifiable, par de véritables bombes physiques lancées sur la bande de Gaza ! Soit une guerre totalement asymétrique et une forme de réponse absolument disproportionnée.
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