La société du spectacle

La charité télévisuelle

« Il est plus facile de duper les gens que de les convaincre qu’ils ont été dupés. » Mark Twain

Du Téléthon, au Sidaction, aux Restaurants du Cœur des Enfoirés, on organise de grandes messes télévisuelles, pour faire œuvre d'une charité bien ostentatoire et tapageuse, faisant mine de s'occuper des plus pauvres, en jouant de sentimentalisme et en s'appuyant sur la naïveté confondante des spectateurs, dans des démonstrations dégoulinantes de bonnes intentions et teintées d'une insondable hypocrisie…

Les restos du cœur, quand les enfoirés ont tout fait foiré !

Cette belle brochette d'enfoirés, qui portent au final si bien leur nom, ont totalement dévoyé et travesti l'esprit que Coluche avait initié et insuffler à cette association. 

Ces belles âmes au grand cœur, pétris de si nobles intentions, à la charité si démonstrative, à l'indignation toujours sélective, n'ont pas eu un seul mot de soutien au petit peuple des gilets jaunes. Il faut croire que dans leurs esprits, ces bouseux provinciaux sont juste bons pour acheter à longueur d'années leur CD et leur insipide soupe commerciale... 

Aucune prise de risques, aucune véritable indignation ou dénonciation. Toujours un discours parfaitement rodé, lisse, calibré et sans la moindre aspérité. Années après années, on les retrouve, toujours les mêmes, à profiter de ces grandes messes télévisuelles, pour se donner le bon rôle et s'assurer à peu de frais d'une promotion d'enfer, se dorer l'image à bon compte. S'appuyant sur la misère, jouant sur le sentimentalisme et sur la crédulité des petites gens… Cette insupportable clique de millionnaires cocaïnés n'ont aucun scrupule à demander aux pauvres smicards, de prendre en charge plus pauvres qu'eux ! 

Objectivement, ils sont justes là pour suppléer aux manquements et aux carences de l'état, qui devrait bien, lui et lui seul, prendre les mesures qui s'imposent pour parer à cette inacceptable situation dans un pays riche et développé... Ils sont les meilleurs alliés effectifs du pouvoir, car ils lui permette de se dédouaner de sa mission, ils se rendent ainsi complice de ses manquements… Une belle bande d'hypocrites aura réussi le tour de force de faire de la charité, un lucratif business ! 

Alors que, dans le même temps, le pouvoir aux ordres des puissances d'argent, livre une guerre impitoyable aux pauvres et met en place des politiques profondément antisociales, purement abjectes... On chasse ainsi les pauvres des centres-villes, car ils font sans doute désordre et mauvais genre, au beau milieu de tous ces temples de la consommation ! Qui sait, ils pourraient finir par donner mauvaise conscience aux quelques acheteurs compulsifs et faire baisser le chiffre d'affaires du mois ; on met en place des bancs équipés de clous qui se déclenchent le soir pour empêcher les SDF de dormir dessus ; on en arrive même à coller des amendes aux montants exorbitants de 1500 euros à certains pauvres pour avoir l'outrecuidance d’occuper trop longtemps un lieu où ils ne sont visiblement pas désirés, alors qu'ils sont de toute évidence, parfaitement insolvables, eu égard à leur condition... ; alors aussi, que les magasins de la grande distribution javellisent des denrées alimentaires à peine périmées et encore parfaitement consommables et qu'il y a un gaspillage monstre un peu partout. 

Le milliardaire et magnat des médias, Warren Buffet, parlait ainsi de la guerre que livrent sans merci les riches contre les pauvres : « C'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner.»

Le Téléthon

Quant au Téléthon, il faut savoir que le fondateur de cette belle kermesse au bon sentiment, cette machine financière de Charity Business bien huilée, Daniel Cohen, est un eugéniste convaincu et que les fonds récoltés servent avant tout à faire des recherches et des manipulations sur le génome humain, avec des visées d'ordre eugénistes. Voici une citation de l'intéressé : « A bas la dictature de la sélection naturelle, vive la maîtrise humaine du vivant ! (...). Je suis persuadé que l’homme futur, celui qui maîtrisera parfaitement les lois de la génétique, pourra être l’artisan de sa propre évolution biologique, et non celui de sa dégénérescence. (...) Je crois en la possibilité d'une nouvelle évolution consciente de l'humanité et provoquée, car je vois mal l'Homo Sapiens (...) attendre patiemment l'émergence d'une nouvelle espèce humaine par les voies anachroniques de la sélection naturelle. »
Par ailleurs, en 2005, le magazine Capital a aussi révélé qu’une grande partie des fonds recueillis chaque année par l’AFM grâce au Téléthon servait à améliorer le quotidien de ses dirigeants… Le professeur Jacques Testart quant à lui, n'hésite pas à parler de « mystification » et de « grand détournement médical » au sujet du Téléthon. Voici les propos de ce directeur de l'INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale « C’est scandaleux. Le Téléthon rapporte chaque année autant que le budget de fonctionnement de l’Inserm tout entier. Les gens croient qu’ils donnent de l’argent pour soigner. Or, la thérapie génique n’est pas efficace. Si les gens savaient que leur argent va d’abord servir à financer des publications scientifiques, voire la prise de brevets par quelques entreprises, puis à éliminer des embryons présentant certains gènes déficients, ils changeraient d’avis. (...) Le succès constant du Téléthon démontre cet effet puisqu’à coups de promesses toujours réitérées, et grâce à la complicité de personnalités médiatiques et scientifiques, cette opération recueille des dons dont le montant avoisine celui du budget de fonctionnement de toute la recherche médicale en France. (...) Ainsi, des pathologies, certes dramatiques, mais qui concernent fort heureusement assez peu de personnes (deux ou trois fois moins que la seule trisomie 21 par exemple), mobilisent davantage la population et recueillent infiniment plus d’argent que des maladies tout aussi terribles et cent ou mille fois plus fréquentes.»

La dictature de l'émotion et de la bien-pensance

Dans cette société du spectacle et du divertissement, on verse en permanence dans l'affect, le sentimentalisme et la dictature de l’émotion, à grands recours de grossières propagandes. On n’hésitera jamais à instrumentaliser des images chocs, ou à monter en épingle de simples faits divers, purement anecdotiques, qu’on exploitera jusqu'à la nausée à des fins de manipulation de l'opinion publique, souvent avec une profonde hypocrisie ! On mettra aussi en avant de véritables icônes, fabriquées et vendues comme des produits marketings, on montera des opérations de communication en relations publiques, pour faire avancer des causes ou des agendas décidés en haut lieu par les élites de ce monde.

Tout récemment, on pourra tout particulièrement penser à l'ascension fulgurante d'une certaine Greta Thunberg, une créature médiatique catapultée du jour au lendemain sur le devant de la scène pour soutenir la cause écologique.

Cette gamine Autiste Asperger suédoise de 16 ans, qui a décidé de stopper ses études pendant une année pour se consacrer à sa cause, a été propulsée, en un temps record, par les médias et les réseaux sociaux du monde entier et est instantanément devenue une activiste de choc, le symbole vibrant de la lutte contre le réchauffement climatique et aussi de la montée d'une prise de conscience écologique chez les plus jeunes. Elle a réussi à déclencher des grèves d'adolescents à l'échelle mondiale !

On aura vu cette gamine se voir écrire une biographie par sa maman, faire de grands et beaux discours devant les plus prestigieuses tribunes, comme l'Assemblée nationale ou le Conseil européen, rencontrer des personnes influentes comme le Pape François, Emmanuel Macron, Vladimir Poutine, et des célébrités, comme Arnold Schwarzenegger, j'en passe et des meilleures...

De toute évidence, cet enfant, sans doute sincère dans sa démarche et ses convictions, est manipulé, ou à tout le moins instrumentalisé par ses parents, et sans doute en coulisses par d'autres forces et lobbys qui la dépassent complètement !

Avec ses discours tout bonnement catastrophistes et cataclysmiques de Cassandre écologique, qu'elle récite telle une bonne écolière, qui aurait parfaitement intégré sa leçon, elle sert en réalité à merveille les intérêts du mondialisme, du capitalisme vert et le projet malthusien oligarchique de réduction de la population nourrit par les élites.

Il est sidérant de voir que ce serait aux adultes de s'incliner avec déférence devant l'expertise d'une fillette inexpérimentée. Nous sommes clairement tombés là dans de l'ingénierie sociale et dans la dictature irrationnelle de l'émotion.

D'ailleurs Greta déclare : « Je ne veux pas que vous ayez de l'espoir, que vous soyez remplis d'optimisme, je veux que vous paniquiez, je veux que vous ressentiez la peur qui m'assaille tous les jours, que vous ayez peur ! » Or, comme chacun le sait, la peur n'a jamais été bonne conseillère, elle cour-circuite la réflexion et neutralise toute pensée critique.

Preuve manifeste de toute l'imposture de la fillette, elle n'est absolument pas dérangée par la signature du CETA, le traité de libre-échange avec le Canada, dont les perspectives écologiques ne peuvent en tout état de cause qu'être désastreuses. Une telle incohérence, ignorance ou naïveté laisse pantois, surtout venant d'une personne qui se pose en porte-parole planétaire et qui a la prétention de venir faire la leçon au monde entier !

Bien sûr, de par son statut d'handicapé, d'enfant et de par la noblesse apparente de son combat, il devient très délicat d'émettre la moindre réserve, suspicion, ou critique à son encontre, sous peine de passer pour la dernière des ordures ou un affreux réactionnaire…

On est ici clairement dans une opération de communication de Greenwashing rondement menée et manifestement, la bien-pensance et l'hystérie ont définitivement pris le pas sur la raison, l'analyse et la mesure. 

Décidément, tout devient spectacle dans cette société, des sujets les plus graves, à la politique. Tout prête au rire et à la dérision, tout est traité sur un ton superficiel, infantilisant, dans une insatiable et perpétuelle course aux plaisirs, purement nihiliste, hédoniste et effrénée.

Même la révolte et la critique contre le système, sa remise en question est mise en scène et devient un spectacle ! Elle est intégrée puis digérée et vidée de sa portée et de tout potentiel subversif.

Dans cette société du triomphe de la marchandise : tout a un prix, mais plus rien n'a en réalité d'authentique valeur !