Vers un formatage des esprits de plus en plus précoce

Il est aussi frappant de constater combien l'état cherche à avoir la mainmise et à prendre en charge le contrôle exclusif de l'éducation des enfants dès le plus jeune âge, avec la mise en place d'une scolarisation obligatoire dès 3 ans, sans doute à des fins de formatage et d'embrigadement... C'est une dérive totalitaire, car c'est le point commun de tous les régimes totalitaires, qui se sont toujours approprié les enfants, en les arrachant très tôt à leur cellule familiale, allant jusqu'à retourner les enfants contre leurs propres parents en leur inculquant d'autres valeurs et systèmes de pensée. Il n'est pas anodin non plus, de remarquer que le ministère de l'éducation (ce qui devrait rester la prérogative des parents) s'appelait auparavant, le ministère de l'instruction publique (ce qui devrait être le rôle de l'école), soit un glissement lexical des plus curieux, mais sans doute tout sauf anodin... Il revient à déposséder les parents de leur rôle premier pour le faire prendre en charge par l'institution. On a ainsi pu entendre Florence Rossignol, ministre de la famille, faire une déclaration équivoque dans l'émission "Ce soir ou jamais" de Frédéric Taddeï que « Les enfants n'appartiennent pas à leurs parents. (...) Chaque enfant doit pouvoir accéder à des lieux qui lui permettront lui-même ensuite de faire son choix. Et c'est le cadre de l'école publique ». Des propos très ambigus, qui laissent entendre que les enfants appartiendraient à l'état, même si ce n'est pas dit explicitement. Certes, les enfants n'appartiennent pas à leurs parents, mais appartiennent ils pour autant à l'état ? Si l’enfant n'est à l'évidence la propriété de personne, en revanche, il doit être mis sous la protection de tous, famille comme État. Les propos de Florence Rossignol font aussi écho à ceux de l'ancien ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, qui considérait que la mission de l'école consistait à « arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. » En résumé, il s'agit donc de faire table rase des héritages du passé, pour construire le nouvel homme. Les enfants étant les êtres les plus fragiles et influençables, il absorbent tout comme de véritables éponges. Le conditionnement cérébral, l'installation de schémas neuronaux sont bien plus faciles et plus rapides à mettre en place durant l'enfance et la prime adolescence car la plasticité du cerveau est alors la plus grande. C'est bien pour cette raison que toutes les institutions totalisantes, les régimes totalitaires tendent à s'emparer de la gestion de l'enfance le plus tôt possible. On veille ainsi à couper et casser toute transmission intergénérationnelle, livrant ainsi l’individu déraciné isolé et le rendant ainsi totalement dépendant et tributaire du système.

Bien sûr, cet abrutissement généralisé et programmé n'est pas une fatalité, on peut s'en extraire, mais seulement au prix de beaucoup d'efforts, de volonté et de discipline, pour ne pas céder au mouvement général. Et s'il est certes toujours possible de se cultiver, cela reste particulièrement élitiste et souvent tout à fait hors de portée des petites gens. Le moindre livre, spectacle, sortie culturelle ayant un prix rédhibitoire pour beaucoup d'entre-eux.

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