« La liberté, c'est l'esclavage ! »



« Nul n'est plus désespérément esclave que ceux faussement convaincus d'être libres » Goethe
« Il y a pire que l'esclavage : c'est d'avoir des esclaves et de les appeler "citoyens". » Alphonse de Lamartine

On présente la plupart du temps le travail salarié, comme une grande liberté, une grande émancipation, une inestimable chance, presque un privilège, alors qu'on pourrait tout aussi bien parler de simple exploitation et que dans le fond, pour parler crûment, cela se résume concrètement à perdre sa vie à la gagner, exploité jusque dans la tombe ! Pour consommer, il faut travailler, c'est-à-dire, se vendre à vil prix, souvent pour un salaire de misère et rembourser sa vie à crédit...

Consacrer le plus clair de son temps et de son énergie à des emplois souvent peu valorisants, à des activités et des tâches éprouvantes, pénibles, répétitives et souvent ennuyeuses, pour le profit exclusif de quelques-uns qui concentrent entre leurs mains toutes les richesses. Nous remboursons ainsi, avec notre authentique sueur, avec notre énergie, nos nerfs et notre précieux temps, de l'argent crédité à partir de rien, une somme d'argent fictive, qui n'a pour seule réalité qu'un chiffre numérique, une simple ligne de code inscrite et stockée sur un ordinateur. Les organismes bancaires créent en effet Ex-nihilo l'argent, ils ont accaparé le pouvoir exorbitant de la création monétaire. Le pouvoir de vampiriser l'énergie des travailleurs, comme le ferait un parasite.

Si l'esclave des temps anciens était pris en charge par son maître, l'esclave des temps modernes doit de son côté, financer sa propre cage avec ses propres deniers, qu'il passera l'essentiel de son existence à rembourser et à entretenir péniblement. Surtout étant donné les conditions de travail, de plus en plus oppressantes et stressantes. On ne compte plus individus broyés par cette implacable mécanique, plongés dans cette guerre économique de la mondialisation sauvage. Les burn-outs, les dépressions, voir même les suicides se multiplient dans ce monde du travail. La consommation d'antidépresseurs explose, sans doute pour faire face à cette servitude d'une hypocrisie insupportable et à toutes ses contradictions, que nous percevons encore instinctivement, pour ceux qui ont encore gardé un peu de conscience. La violence du monde du travail moderne est avant tout une violence d'ordre psychologique, alors qu'avant elle était plus de nature physique avec des travaux de force. L'authentique liberté, la seule vraie richesse, étant pourtant de pouvoir disposer librement de son temps, de le gérer comme bon nous semble…


La vraie richesse, c'est le temps. Être soumis à une pression constante, devoir répondre en permanence à des impératifs horaires, à des délais à honorer, à des exigences de rendement, d'efficacité de résultats à obtenir coûte que coûte, sous peine de prendre la porte n'est certainement pas une liberté… Mais bien plus une inhumaine forme d'exploitation, qui a l'audace de vouloir se faire passer pour une émancipation.

Commentaires

Articles les plus consultés