Le Transhumanisme, la vraie menace fasciste et technologique




« Vous serez comme des dieux » Genèse 3 v. 4 et 5, ce à quoi répond Ray Kurzweil : « Nous sommes comme des dieux »
« Le parfait artisan, décida finalement qu’à celui à qui il ne pouvait rien donner en propre (l’homme) serait commun tout ce qui avait été le propre de chaque créature. Il prit donc l’homme, cette œuvre à l’image indistincte et l’ayant placé au milieu de monde, il lui parla ainsi : je ne t’ai donné ni place déterminée, ni visage propre, ni don particulier, oh Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, tu les conquiers et tu les possèdes par toi-même. La nature enferme d’autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre dans les mains duquel je t’ai placé, tu te définis toi-même. Je t’ai mis au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler autour de toi ce que le monde contient. Je ne t’ai fait ni céleste, ni terrestre, ni immortel, ni mortel afin que souverain de toi-même, tu achèves ta propre forme librement, à la façon d’un sculpteur. Tu pourras dégénérer en des formes inférieures, comme celle des bêtes, ou régénérer, atteindre les formes supérieures qui sont divines. » Pic de la Mirandole
« De la création de l'homme par lui-même, naît l'homme perfectionné, le fils de l'homme. » Oswald Wirdth 
« Il me semble que c’est une obligation fondamentale, pour l'homme, de tirer de soi et de la terre tout ce qu’elle peut donner ; et cette obligation est d’autant plus pressante que nous ignorons absolument quelles limites, peut-être encore éloignées, Dieu a posées à notre connaissance et à notre puissance naturelles. Grandir et se réaliser le plus possible, telle est la loi immanente à l'être. En nous ouvrant des aperçus sur une Vie plus divine, je ne puis croire que Dieu nous ait dispensés de poursuivre, même dans son plan naturel, l'œuvre de la Création. Il me semble que ce serait “Le tenter” que de laisser le Monde aller son train, sans essayer de mieux le dominer et de mieux le comprendre. Il faut s'efforcer de diminuer la mort et la souffrance. » Teilhard de Chardin
« Nous voulons devenir l'origine du futur, changer la vie au sens propre et non plus au sens figuré, créer des espèces nouvelles, adopter des clones humains, sélectionner des gamètes, sculpter nos corps et l'esprit, apprivoiser nos gènes dévorer des festins transgéniques, faire don de nos cellules-souches, voir les infrarouges, écouter des ultrasons, sentir des phéromones, cultiver nos gènes, remplacer nos neurones, faire l'amour dans l'espace, débattre avec des robots, pratiquer des clonages divers à l'infini, ajouter de nouveaux sens, vivre 20 ans ou deux siècles, habiter la lune, terraformer mars, tutoyer les Galaxies. (...) Nous évolueront et personne ne nous en empêchera. » Manifeste des mutants
« La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres. » Michel Foucault

Alors que l’on brandit à tout bout de champ une hypothétique menace fasciste, il y a une menace redoutable qui pèse sur l'humanité, et pour laquelle on est inondé de propagande, mais dont on parle paradoxalement très peu et que personne, ou presque ne dénonce : il s'agit du Transhumanisme. Alors qu'on fait beaucoup de bruit, qu'on s'agite dans certains milieux en vaines polémiques pour des histoires de grand remplacement d'ordre ethnique et culturel, s'il y a bien un grand remplacement dont nous devrions tous nous inquiéter et nous préoccuper, c'est bien le remplacement intégral et irréversible de l'homme par la machine !

Une vieille lubie

Il s'agit d'une vieille lubie, une chimère en germe depuis très longtemps chez de nombreux esprits. La toute première occurrence du mot "Transhumanisme" se trouve chez le poète Italien Dante Alighieri dès 1307, dans sa "Divine Comédie", qui parlait déjà, au moment de l'entrée au Paradis, de transcender l’humanité, de "trasumanare" : « Bien des choses nous sont ici-bas impossibles qui se peuvent là-haut et nous sont accessibles dans le séjour d'Eden fait pour l'homme par Dieu (...). Or, en la contemplant, tout mon être se change. Tel dans la mer Glaucus goûtant d'une herbe étrange devient semblable aux dieux et comme aux immortels. Dire per verba, comme on se transhumanise, Ne se pourrait : ainsi que l'exemple suffise. À qui l'éprouvera par la grâce du ciel (...) Amour qui m'exaltait ! Des Cieux Maître suprême ! Tu sais ce qui restait encore de moi-même dans mon être nouveau qu'élevait les rayons. » On en trouve aussi déjà trace chez Francis Bacon, avec les "merveilles" de sa "Nouvelle Atlantide" : « Prolonger la vie. Rendre, à quelques degrés, la jeunesse. Retarder le vieillissement. Guérir de maladie réputées incurables (...) Augmenter la force et l'activité. Transformer la stature. (...) Augmenter et élever le cérébral. Métamorphose d'un corps dans un autre. Fabriquer de nouvelles espèces. Transplanter une espèce dans une autre. Rendre les esprits joyeux et les mettre dans une bonne disposition. Puissance de l'imagination sur le corps ou sur le corps d'un autre. » Bacon considère que « la science est puissance humaine. » Cette vision utilitariste du monde et de la vie est aussi présente chez Descartes, qui a pour ambition de se rendre maître et possesseur de la nature, de la dominer par la science. Son fameux « Je pense, donc Je suis » présuppose aussi que la pensée est créatrice et organisatrice, alors qu'en réalité, nous ne pouvons penser que parce que nous existons au monde. Il postule la suprématie de l’entendement sur le corps. Dans le même esprit utilitariste, on a par exemple Condorcet, pour qui le « perfectionnement de l'espèce humaine doit être regardé comme susceptible d'un progrès indéfini », de sorte « qu'il doit arriver un temps où (…) la durée de l'intervalle moyen entre la naissance et la mort n'a elle-même aucun terme assignable. » 

En outre, depuis l'Antiquité, l'homme a toujours manifesté une fascination pour les mécanismes et les automates, dont l'engouement a été le plus vif au cours du siècle des Lumières. Ces répliques de l'homme, véritables prouesses techniques et bijoux d'ingéniosité, sont déjà le reflet d'une vision mécaniste et machiniste de la vie.

Comme bien d'autres idées, que l'on nous présente abusivement comme "moderne", le Transhumanisme s'ancre en réalité dans un long processus historique, et plonge ses racines dans des mouvements d'idées ésotériques, mystiques et occultistes, des alchimistes en passant par les cabalistes.

La philosophie Transhumaniste

Le Transhumanisme est un mouvement intellectuel et culturel d'ampleur internationale, qui promeut l'utilisation de la technologie et de la science, afin d'améliorer les caractéristiques de l'homme. Le mouvement considère que tout ce qui limite et entrave l'homme, les faiblesses humaines, telles que la souffrance, la vieillesse, ou même la mort, sont des tares à combattre et à éliminer. Il s'agit d'une nouvelle forme d'eugénisme et d'une volonté de changer, "d'améliorer" l'homme et la nature humaine en profondeur… Il s'agit donc de sacrifier l'homme sur l'autel de la religion du progrès. 

Cette nouvelle espèce d'homme augmentée serait l'aboutissement des connaissances et avancées scientifiques dans les domaines de l'informatique (bits), des neurosciences (neurones), des nanotechnologies (atome) et des biotechnologies (gènes). Le Transhumanisme entend englober et unifier ces sciences sous le label NBIC

Il convient néanmoins de bien distinguer deux approches du Transhumanisme, une qui cherche simplement à soigner et réparer l'homme, comme pour remplacer la perte d'un membre, en somme, une béquille technologique, une aide médicale un peu plus sophistiquée qu'habituellement, ce qui paraît tout à fait acceptable d'un point de vue éthique, et une autre, qui consiste à dénaturer en profondeur l'homme, en n'ayant de cesse de vouloir l'améliorer, d'augmenter ses potentialités. C'est cette dernière approche qui pose problème et qui est beaucoup plus inquiétante et contestable. L'ennui, c'est que la première forme de Transhumanisme est tout le temps utilisée pour appuyer et pousser la seconde… 

Dans l'esprit des tenants de cette idéologie, l'humain est par nature faible, perfectible, imparfait et mortel. Une erreur de la nature, en somme, une erreur qu'il convient de corriger et de perfectionner au plus vite ! Le corps serait mauvais, il ne s'agirait plus que d'une vulgaire et bien encombrante enveloppe charnelle, un morceau de viande, tandis que seul l'esprit serait bon et digne d'intérêt. Il est à sauvegarder, sur un disque dur au besoin, ou sur un support de silicium.

Pour les Transhumanistes, notre conscience n'est qu'un simple flux informatif, il n'y a pas d'âme  qui rentre en considération. Par conséquent, une machine peut être envisagée comme le support idéal pour perpétuer cette conscience en la transférant dedans afin de vivre pour l'éternité.

Dans cette philosophie, le corps ne fait pas partie intégrante de son identité, seul compte le pur esprit. L'esprit est le code informatique, la matrice qui régente et organise tout. Pourtant, cette enveloppe charnelle est bien ce qui permet notre rapport sensible au monde, par l'intermédiaire de nos sens, et il est donc le véhicule de notre conscience !

Les Transhumanistes ont une relation aseptisée et clinique, coupée de tout rapport sensible au monde et donc, de toute sensualité. Ils fuient la condition humaine et la tienne même en horreur. Le Transhumanisme est le grand rêve Cybernétique, cette science « de la commande et des transmissions des messages chez les hommes et les machines » cher à son fondateur Norbert Wiener. Dans la langue de la cybernétique, l'univers n'est plus composé que d'informations, de messages et de codes qui sont organisés par la communication. Cette pensée n'établit plus aucune nuance qualitative entre deux objets ou sujets, entre le vivant et le non-vivant, mais ne s'intéresse qu'à l'aspect quantitatif. C'est un processus d'égalitarisme fanatique, poussé à son paroxysme. Ainsi, en suivant cette logique et cet état d'esprit délétère, un être humain deviendrait comparable à un vulgaire pot de chambre... L'univers n'étant plus qu'une vaste abstraction mathématique, que l'on peut modéliser, toute réalité pouvant se réduire à des chiffres et des équations. 

Les Transhumanistes possèdent une vision purement mécaniste et utilitariste de l'homme, il serait semblable à un ordinateur que l'on peut reprogrammer, son cerveau serait comparable à un processeur, l'ADN serait comme un programme informatique, la mémoire immédiate, une barrette de mémoire vive, la mémoire à long terme, un simple disque dur, le système nerveux une sorte de réseau Internet. Dans l'esprit de ces fous furieux, la conscience humaine serait réductible à des phénomènes d'électrochimie, de simples échanges de signaux et d'informations électriques. 

À l'aide de l'optogénétique, ces savants-fous, ces obsédés du contrôle, comme le neurobiologiste Pierre-Marie Lledo de l'Institut Pasteur et directeur du département gènes, synapses et cognition du CNRS, songent même à reprogrammer, à reformater le cerveau de l'homme, comme on ré-écrirait des informations sur un disque dur. Pourquoi se gêner ? On pourrait alors façonner les souvenirs, trafiquer impunément la mémoire, un peu comme dans les films "Total Recall" ou "Dark City". En somme, c'est une technique plus moderne du lavage de cerveau, plus perfectionnée… Pourtant, tous nos souvenirs font partis intégrante de notre identité profonde d'être humain, ils sont, sans doute, ce que nous avons de plus précieux, ils nous rendent humains ! 

D'autres songent déjà à proposer des implants cérébraux, capables de nous rendre heureux et de traiter efficacement la dépression. Les scientifiques ont cartographié le cerveau et sont capables d'agir sur certaines zones bien spécifiques, pour obtenir certains effets. Il devient alors possible lire dans les pensées, en scannant le cerveau. Déjà en 1963, José Delgado, un pionnier des neurosciences, avait réussi, dans une stupéfiante expérience, à stopper net la charge d'un Taureau, grâce à un dispositif d'électrodes connecté au cerveau du bovin, puis commandées à distance par ondes radio et piloté à l'aide d'une télécommande. Et maintenant, les possibilités donnent littéralement le vertige, puisqu'on arrive même à contrôler et piloter avec précision des objets par la pensée sans commande, des drones ou des appareils dans des simulateurs de vol et à l'aide d'interfaces homme/machine. 

Vous ne le savez sans doute pas, mais les scientifiques ont pour ambition de faire de notre cerveau une télécommande universelle d'ici 2030 ! Ainsi, depuis 2017, Facebook est en train de plancher sur une interface homme/machine pour retranscrire directement les pensées humaines par ordinateur. 

Notre cerveau, siège de toutes nos pensées, de nos souvenirs, de nos sentiments et de nos émotions, ce sanctuaire de la vie intérieure est ainsi en passe d'être violé. C'est le cœur même de notre humanité qui est ciblé et attaqué. Allons-nous finir par être dépossédés de nos propres pensées, ou même soumis à une volonté extérieure, perdre tout libre-arbitre, devenirs de vulgaires neuro-esclaves, livrés à la merci de contrôleurs extérieurs ? Pourront-ils jouer sur nos humeurs, pousser sur un curseur pour ajuster notre niveau de bonheur, tromper nos sens, nos perceptions, nous plonger dans un monde artificiel d'illusions et de faux-semblant, soit de mensonges, comme la fameuse pilule du bonheur aseptisé, le Soma imaginé par Aldous Huxley dans son "meilleur des mondes" ?

Le Transhumanisme cherche à contrôler et maîtriser tous les aspects de la vie, remplacer le naturel par l'artificiel et donc le hasard par le planifier. Il s'agit donc de tout piloter de manière standardisée, rationalisée et efficace, ne plus laisser la moindre place à l'aléatoire, à la subjectivité. Il s'agit de passer du hasard aveugle au choix éclairé, afin de lutter contre les inégalités naturelles comme le stipule le slogan Transhumaniste « From chance to choice ». Pour tout dire, cela ressemble plus à notre asservissement en pilotage automatique ! Et puis, toute la beauté, toute la valeur et le charme de la vie, son caractère unique et si précieux ne réside t'il pas justement, dans sa dimension imprévisible ?
On retrouve cet état d'esprit, cette démesure dans l'entreprise Google, avec son application "Google Earth" qui entend numériser le monde entier, chaque centimètre carré de terrain devient une donnée informatique, tout comme la numérisation de toutes les connaissances et livres du patrimoine de l'humanité avec des plateformes comme "Google Books". Comme s'ils voulaient faire tenir tout l'univers dans une bouteille…


Bill Gates, de son côté a aussi pris l'initiative de faire numériser toute la planète, pour garder une trace de la vie et de la planète telle qu'elle est encore actuellement de peur de la voir irrémédiablement disparaître. C'est à la fois fascinant, parfois utile, mais aussi terrifiant ! On ne peut s'empêcher de repenser à cette superbe scène, à la fois poétique et grotesque tirée du film de Charlie Chaplin "Le Dictateur", où Hitler jongle avec un globe terrestre gonflable, comme un grand enfant immature jouerait avec des puissances et des forces qui le dépassent.

L'homme moderne diminué

Paradoxalement, jusqu'à présent, mordante ironie, tout ce que ce sacro-saint progrès a réussi à faire de nous, ce sont des êtres diminués et non pas augmentés ! 

Des êtres souvent en surpoids et avec une capacité respiratoire diminuée, liée à notre mode de vie par trop sédentaire, hors-sol, coupé de la nature, mais aussi, avec la malbouffe. En outre, nos sens sont moins affûtés, nous avons perdu de notre flair, notre vue est en baisse avec la surconsommation d'écrans, notre ouïe est diminuée avec les écoutes prolongées de musiques tapageuses avec un volume sonore très excessif et l'usage intensif des casques audio. On a également perdu de notre mémoire, avec l'utilisation d'assistants électroniques systématiques. On a perdu de notre capacité d'attention et de concentration, avec cette société du zapping qui va toujours plus vite. Notre intelligence est aussi en baisse, suite à l'éducation dégradée et à l'abrutissement de masse par la TV et les jeux. Les enfants n'ont plus un aussi bon équilibre pour marcher, car ils n'ont plus que pour habitude de se mouvoir sur du bitume et des terrains parfaitement plats, bien loin des terrains naturels, tout en reliefs, avec la manipulation des smartphones et des tablettes, ils perdent même en motricité fine de la main, et ont même de plus en plus de mal pour écrire ! Notre fertilité est aussi en chute libre, avec les perturbateurs endocriniens, elle a baissé de 40% en un demi-siècle ! Quant à l'espérance de vie dont la modernité se targue tant... Il paraît assez clair que les générations d'anciens centenaires ne pourront, à l'avenir, que se faire de plus en plus rares, étant donné les agressions permanentes que subissent nos organismes dans l'environnement, la pollution électromagnétique et de part notre alimentation ultra concentrée en additifs alimentaires chimiques. Tout autour de nous, on ne peut qu'observer impuissants, des cancers se multiplier, décimer nos proches et à des âges de plus en plus jeunes !

Si bien que, tout compte fait, on peut penser que ces nouvelles augmentations révolutionnaires, tant promises, ne serviront en réalité qu'à revenir au niveau de l'homme d'avant les ravages de la post modernité ! Le transhumanisme n'augmente pas l'homme, il le réduit à l'état de vulgaire produit technologique, d'objet auto-aliéné et de simple marchandise évolutive, qu'il peut upgrader lui-même, à l'aide d'accessoires marchands. L'homme devient alors un assemblage d'accessoires standardisés. En réalité, il perd sa souveraineté et ne s'appartient plus, il devient soumis aux contingences du marché. Les Transhumanistes renforcent toujours plus loin l'emprise technologique sur leurs corps. 

Bien loin de la promesse de l'homme déifié, l'homme augmenté sera en réalité un esclave technologique, tributaire de la bonne maintenance de ses composants électroniques, d'un prestataire extérieur, car ils pourront très vite s'avérer dysfonctionnels, on ne voit pas bien, par quel miracle ces accessoires matériels résisteraient aux outrages du temps ! Un simple grain de sable, un boulon manquant ou mal ajusté, et c'est toute cette merveilleuse mécanique qui pourrait s'enrayer. Sans parler de la problématique du piratage informatique et de probables intrusions extérieures...

Il serait fort regrettable de perdre la maîtrise et le contrôle de son propre corps ! Toute cette insatiable volonté de toute-puissance, cette folle quête d'immortalité pourrait alors bien se solder par une impuissance totale.

Transhumanisme, le nouvel Eugénisme

En effet, il y a une véritable parenté intellectuelle entre Eugénisme et Transhumanisme, car ils puisent leurs sources dans les théories et idéologies qui ont découlé de l'évolution de Darwin et notamment le Darwinisme Social. On retrouve le même esprit démiurgique et une ambition de domination et de pouvoir sans limite concentrés dans les mains de quelques élus. Une dictature techno scientifique raisonnée et implacable. Il ne faut pas oublier que toute l'intelligentsia en Angleterre et aux USA de l'époque des années 1930, était eugéniste bien avant les délires de pureté de la race d'Hitler. Et ces élites sont toujours en place, elles n'ont jamais été inquiétées après la guerre. C'était alors un mouvement d'ampleur internationale initié en 1883, par le cousin de Charles Darwin, Francis Galton qui fut l'inventeur du terme "Eugenics" (venant de l’étymologie eu -genos, bonne race, bonne naissance). Avant la Seconde Guerre mondiale, c'était une thématique incontournable dans le débat public défendu par des Premiers ministres tels que Arthur Balfour, Arthur Neville Chamberlain ou Winston Churchill, pour ne citer qu'eux. Cet aspect est soigneusement gommé des livres d'histoire, car il tranche singulièrement avec ce que l'on veut nous présenter. Il faut savoir que Churchill, ce grand et admirable héros de guerre proposa en 1911 de déporter 120 000 inadaptés mentaux aux colonies.

Quant à la Dynastie des Rockefeller, ils ont toujours été de fervents eugénistes. "La Fondation Rockefeller" a financé "Le Planning Familial", dont les visées véritables, sont clairement d'ordre eugénistes, car cette organisation a encouragé la stérilisation de personnes possédant peu des caractéristiques désirées, et a fortement soutenu la reproduction de personnes qui en étaient fortement pourvues. Ainsi, voici quelques citations édifiantes de Margaret Sanger, la fondatrice du planning familial : « Il ne faut pas que circule l’idée que l’on veut exterminer la population nègre. » ou encore, à propos des immigrés dans "Pivot of civilisation, « Ce sont... les mauvaises herbes de l’humanité », « des reproducteurs imprudents », « ils pondent... des êtres humains qui n’auraient jamais dû venir au monde. » ou encore, « La régulation des naissances consiste ni plus ni moins en l’élimination des inadaptés. » ou pour finir, « Je pense que le plus grand de tous les péchés est de mettre des enfants au monde. »

Alors que ce concept d'eugénisme était particulièrement répandu au sein des classes dirigeantes, suite à la défaite d'Hitler, et à ses exterminations de masse, le concept d’eugénisme était complètement discrédité aux yeux de l'opinion publique… Les élites ont dû alors se faire beaucoup plus discrètes concernant ce sujet, mais elles n'ont pas abandonné pour autant leur mentalité ! Ce sera Julian Huxley, fondateur et Premier secrétaire de l’UNESCO et frère du grand écrivain Aldous Huxley, qui se chargera de renommer l’eugénisme de manière plus voilée et plus acceptable, sous le nom de « Transhumanisme » dans son roman "New bottles for new wine". Le projet de ces grands esprits est d'améliorer l'homme tout en limitant la population mondiale. Aldous Huxley écrit dans "Le meilleur des mondes" : « La qualité des personnes et non la seule quantité est-ce que nous devons viser, par conséquent une politique concertée est nécessaire pour empêcher le flot croissant de la population de submerger tous nos espoirs d'un monde meilleur. » 

Avec ce courant, on peut parler d'une véritable résurgence, d'une renaissance pure et simple de cette idéologie mortifère qu'est le nazisme, mais qui aurait simplement muté sous une nouvelle forme, beaucoup plus sournoise, insidieuse et donc, bien moins évidente à identifier et à cerner... En effet, l'homme augmenté, le Cyborg surhomme promu par les Transhumanistes, n'est-il pas une simple réactualisation, le dernier avatar de l'Übermensch tant fantasmé par les Nazis ? Le mythe du nouvel homme, du surhomme est une lubie constante, partagée par tous les régimes totalitaires…

Les super-héros, prototypes Transhumanistes de l'homme Dieu

L'idéologie Transhumaniste est aussi abondamment promue et relayée par les élites, notamment au cinéma, avec le phénomène des films de super-héros et leurs incroyables super-pouvoirs... Ce genre cinématographique, adapté des comics américains, notamment de Marvel, est très en vogue depuis quelques années et rencontre un succès planétaire colossal. Il sert à préparer les esprits pour l'avènement de cette société Transhumaniste. En effet, Les héros de ces histoires de science-fiction, sont bien souvent, au départ, pour la plupart d'entre-eux, de simples mortels des plus quelconques, comme monsieur tout le monde, à l'instar "d'Iron Man", de "Spiderman" ou de "Batman", mais ils finissent par devenir semblables à des demi-dieux en se transcendant, en repoussant leurs propres limites, grâce à l'acquisition de super-pouvoirs, ou à l'aide de la technologie... Ainsi, le spectateur peut encore plus facilement s'identifier à ces personnages et finir par désirer toutes ces améliorations, pour pouvoir imiter ses héros préférés…


Superman, cet sorte d'homme divinisé à une pose tout bonnement Christique avec ses bras en croix. Son S sur le poitrail est un serpent !

La popularisation des robots est aussi recherchée par nos élites : on les retrouvera à toutes les sauces, dans les productions cinématographiques, dans la culture populaire de masse, dans les jouets ou encore dans les jeux vidéo. On peut voir des publicité pour des robots ménagers avec des slogans tels que « Adoptez un nouveau membre de la famille », en parlant d'un simple aspirateur.

Des hommes-robots déshumanisés et des robots-hommes humanisés

En fait, on assiste à un subtil double mouvement : 

D'un côté, on cherche à humaniser les robots soit, des objets, de simples machines faites d'un assemblage de ferraille, de silicone et de composants électroniques, en les dotant d'une apparence et de sentiments de plus en plus humains, pour créer chez la population un sentiment de confiance et d'empathie à leur égard et les rendre à la fois, familiers et attachants. On parle même à  ce sujet, « d'empathie artificielle » terme de pure Novlangue ! 

C'est le cas, par exemple, dans le roman de Science-fiction "Tout sauf un homme"d'Isaac Asimov, où un robot nommé Andrew a pour plus profonde aspiration de devenir homme « Un homme ! Enfin, il était un homme, un être humain ! Pendant des dizaines et des dizaines d’années, il avait lutté pour gravir l’échelle qui l’éloignait de ses origines robotiques. » Il y a aussi le robot du film "Chappie", qui est recueilli, protégé et élevé par une maman humaine aimante et bienveillante, alors qu'il est rejeté violemment et maltraité par d'autres humains rétrogrades et intolérants, qui n'ont pas compris l'immense bonheur de voir leur monde colonisé par les machines… bien sûr, le grand méchant de service est un ingénieur Chrétien avec une croix mise en évidence, bien visible, il est opposé à l'intelligence artificielle tandis que les meilleurs alliés du "gentil" robot sont des sous-racailles, soit une inversion totale des valeurs. Ces racailles sont d'ailleurs interprétées par le tandem du groupe de musique de hip-hop alternatif sud-africain Die Antwoord, satanistes notoires, dont les photos de clips et de scènes, incroyablement malsaines, laissent à penser qu'ils ont déjà quitté toute humanité…


Ou bien encore, l'attachant robot/enfant du film de Steven Spielberg, "AI, intelligence artificielle" qui est abandonné par ses parents humains et qui tel un Pinocchio non fait de bois, mais de circuits électroniques, se retrouve plongé dans une permanente quête d'identité et d'humanité. Dans un autre film, "l'Homme Bicentenaire", l'acteur Robin Williams incarne Andrew, un androïde animé par une insatiable soif de connaissance et de curiosité. Tout au long de son existence de 200 ans, il essaie désespérément de se rapprocher de l'homme... Dans sa quête d'humanité, il décide même de remplacer certaines de ses pièces mécaniques par des organes biologiques. Il finit par s'élever au sentiment humain le plus pur et par rencontrer l'amour pour nouer une relation inter-espèce avec une humaine. Encore une fois, l'empathie du public envers ce charmant et rassurant robot est sollicitée à son maximum…

De même, on pourra remarquer qu'il y a aussi de très nombreux dessins animés comme "Le Géant de fer", "Robots", "Wall-E" ou "Next Gen", qui viennent populariser et rendre attachant les robots auprès des enfants.

De l'autre côté, on cherche à rendre les hommes de moins en moins sensibles et humains, à les déshumaniser, en les coupant de la nature, leur environnement de base, en les abrutissants avec des divertissements indigents et des jeux vidéo ultra-répétitifs, qui reconduisent à l'infini les mêmes mécaniques de jeux.

Même constat au niveau des musiques numériques, qui sont de plus en plus électroniques, dénuées d'âme, déstructurantes, pauvres et répétitives, hypnotiques, enregistrées et transmises par des systèmes informatiques. 

En outre, notre mode de vie est de plus en plus artificiel, tourné de plus en plus vers la technologie, vers les écrans et leurs univers aseptisés.

L'homme est aussi rendu de moins en moins autonome, avec une éducation dégradée, très pauvre et une automatisation croissante de nombreuses tâches quotidiennes par des assistants technologiques, des applications de smartphones, le GPS, les montres connectées, etc.

De plus, dans sa course frénétique quotidienne, l'homme finit par agir de plus en plus mécaniquement, par pure routine et automatismes.

Dans le monde du travail, les hommes déshumanisés deviennent de simples variables d'ajustement d'une vaste mécanique économique et sont de plus en plus considérés comme quelque chose, avant d'être quelqu'un. En somme, de simples produits interchangeables et remplaçables à l'envie.

Par ce stratagème extrêmement pervers, nos élites cherchent à brouiller les pistes, à effacer progressivement les frontières entre l'homme et la Machine, en assurant une transition en douceur, de l'un à l'autre, en usant de la stratégie du dégradé, en avançant à tous petits pas. 

En outre, avec le développement de l'intelligence artificielle, on songe même maintenant à conférer, dans un avenir proche, une personnalité juridique, une personne morale à ces robots. Il s'agit de leur définir une identité propre ! Des avocats planchent déjà sur le sujet comme avec l'ouvrage "Le droit des robots" de maître Alain B. qui propose déjà une charte du droit des robots, découpée en plusieurs articles et qui est le pendant de la charte des droits de l'homme. Le premier article stipule que le robot est une machine autonome, dotée d'intelligence artificielle, capable de prendre des décisions et d'interagir avec le public. Le deuxième article propose de définir le robot comme un être artificiel, doté d'une personnalité juridique, le robot dispose alors d'un nom, d'un numéro d'identification, d'un capital et d'un représentant légal. Le robot, s'il émule les émotions, n'a pas de conscience de son existence à contrario de l'être humain. Il faudra répartir les robots en différentes catégories, suivant la qualité de leur programme et s'épauler de la charte de maître Alain B. 

Ainsi, à l'avenir pourra-t-on probablement êtres condamnés pour racisme et discrimination, si l'on s'oppose à ce type de "progrès" ?

Le processus est déjà en bonne voie. L'Arabie Saoudite a ainsi eu la brillante idée d'accorder la nationalité au robot Sophia… Quant au Parlement européen, il a adopté un projet de résolution en matière de droits des robots. Le texte prévoit de « Créer le statut de personnes électroniques pour les robots autonomes les plus sophistiqués, impliquant des droits et des obligations spécifiques. »

Le Transhumanisme transforme les droits de l’homme en droits du robot ! Et au rythme où vont les choses, je ne serais même pas étonné de voir les robots obtenir plus de droits que les hommes... On nage là en pleine folie, car ces machines aussi perfectionnées soient-elles, ne seront jamais des personnes morales, elles sont des objets. Élever le non-humain au niveau de l'humain, ou bien rabaisser l'homme au niveau d'une simple marchandise, c'est symboliquement très fort, lourd de sens et tout sauf anodin ! On en arrive à une telle inversion des valeurs  que morceau de ferraille à  le droit à  plus de considération qu'un embryon  humain que l'on traite comme une chose inerte avec la généralisation  des avortements  même  pour des raisons de confort.

La propagande Transhumaniste est partout


La littérature et le cinéma de science-fiction débordent de ces êtres hybrides et de ces cyborgs et abordent régulièrement les fantasmes et obsessions transhumanistes. 

On pensera notamment à l'œuvre du romancier Philippe K. Dick et son incontournable roman d'anticipation "Blade Runner", qui fut adapté au cinéma par Ridley Scott, avec son univers Cyberpunk, peuplé de réplicants, ses répliques méconnaissables d'humains. Dans la dernière adaptation cinématographique basée sur cet univers, "Blade Runner 2049", on retrouve un fortuné magnat Niander Wallace, incarné par l'acteur Jared Leto, qui compense sa cécité avec un dispositif technologique directement connecté au cerveau.

Le film "Universal Soldier" datant de 1992, avec Jean-Claude Van Damme constitue déjà une forme de propagande Transhumaniste avec des soldats, des troupes d'élites augmentées et surpuissantes ressuscitées grâce à la technologie. 

C'est aussi le postulat de "Robocop" de Paul Verhoeven qui raconte l'histoire d'Alex Murphy, un policier mort en intervention, lâchement et sauvagement assassiné par une bande de malfrats sans foi ni loi et qui, grâce à la puissance de la technologie, sera réanimé afin d'être réintégré dans son unité en tant que super flic, mi homme/mi robot. Il devient vite la bête noire de la pègre de la ville, en étant presque devenu invincible avec son corps de titane et ses sens augmentés. Le film reste assez critique vis-à-vis du Transhumanisme, car cette nouvelle vie pour Murphy y est décrite comme étant une source de grande souffrance psychologique. Le héros est sans cesse tourmenté par des troubles d'identité, car il lui reste des réminiscences de son humanité perdue et de sa vie passée. Il est ainsi sans cesse tiraillé entre sa part d'humanité qu'il cherche désespérément à recouvrer et sa part de machine. On notera que l'action se déroule dans la ville futuriste de "Delta City" ce qui fait penser au delta lumineux, le symbole par excellence de la maçonnerie, ce qui est intéressant à relever, car ils sont des ardents partisans du Transhumanisme…

Par ailleurs, l'écrivain à succès du "Da Vinci Code", Dan Brown, fait directement référence à l'utopie Transhumaniste dans son "Inferno". Il a même élevé ce programme au rang de philosophie indépassable !


Dans le film "Replicas", Keanu Reeves incarne un neurologue qui, alors qu'il est sur le point de réussir à transférer la conscience humaine dans la mémoire d'un ordinateur, perd de manière tragique sa femme et ses deux enfants. Désespéré par la mort accidentelle de sa famille, il cherche alors à les cloner, à partir de leurs cadavres, pour en faire des répliques et transférer leur conscience défunte à l'intérieur d'enveloppes corporelles… 

D'ailleurs, ce film n'est probablement qu'une propagande de plus pour préparer les esprits à l'avènement d'un nouveau marché, puisque Ray Kurzweil aborde ce concept de réplique, de clone d'une personne décédée dans son livre "The Singularity Is Nearer" ("La singularité se rapproche"). Il déclare avec enthousiasme à ce sujet : « Ce processus passera par différentes étapes. D’abord, nous allons créer un avatar sur la base d’archives sur la personne : emails, SMS, lettres, vidéos, fichiers audio et souvenirs. Vers 2025, il sera assez réaliste, mais pas vraiment une réplique exacte. Il y a pourtant des gens qui aimeraient retrouver une réplique imparfaite de la personne qu'elles aimaient. »

On retrouve encore une impresionnante propagande Transhumaniste, avec la dernière superproduction de Robert Rodriguez, "Alita, Battle Angel" produit par James Cameron. L'essentiel de la carrière de Cameron tourne d'ailleurs autour de cette thématique, entre son premier court métrage "Xenogenesis" puis dans la saga des "Terminator" où la machine peut prendre corps et apparence humaine, ou bien encore "Avatar", où Jake Sully, un militaire handicapé et en chaise roulante peut pleinement s'accomplir et vivre par l'esprit, une existence alternative augmentée où il s'incarne dans une créature bleue des plus agile. Dans Alita, l'héroïne est un cyborg aux sentiments très humains. Le film développe aussi une romance entre la machine et l'homme, et l'humain complimente la machine en lui disant qu'il n'a jamais connu de personne plus humaine !

Dans Terminator Genesis, l'avènement des machines est présenté comme une nouvelle ère, une nouvelle Genèse pour l'humanité, où l'on combine la conscience humaine avec la puissance de la machine.

Le Transhumanisme cherche à hybrider l'homme et la machine, le biologique et le technologique, le vivant et l'artificiel, l'organique et le mécanique. Cela rappelle l'obsession biomécanique qui traverse l'œuvre du cinéaste David Cronenberg, avec des films comme "Existenz" ou "Videodrome". L'œuvre du réalisateur canadien, très tourmentée, est traversée par une permanente confusion entre réel et virtuel et évoque de manière récurrente la transformation en profondeur du corps humain qui est recomposé, remodelé, martyrisé, mutilé et dégradé.


On pensera aussi au manga au succès planétaire "Ghost in the Shell" où l'on croise de nombreux cyborg et où l'on peut avec la technologie, transférer sa conscience sur un support informatique. 

Les jeux vidéo popularisent aussi grandement ce thème avec des séries comme "Deus-EX" où le joueur est plongé dans la peau d'un super flic, dont le corps est bardé de millions de nanorobots, lui conférant des capacités surhumaines, ou encore la série de jeux de tir "Crysis", où l'on incarne un soldat augmenté équipé d'un exosquelette lui donnant plus de force, de vitesse, de camouflage, de résistance…

Un autre jeu notable qui popularisé le concept du Transhumanisme est le jeu de puzzle Talos Principale qui regorge aussi de symbolique occulte.

Le prochain gros jeu du genre sera "Cyberpunk 2077" qui développera un univers où la technologie Transhumaniste coexiste avec une société humaine dégénérée. Il se déroulera en Californie, le berceau de toute cette culture dans un monde dominé par les multinationales, les mégas corporations qui dictent leurs lois aux gouvernements, la seule frontière qui persiste est celle de l'espace. De plus, beaucoup de jeux permettent aussi de personnaliser, d'augmenter son personnage, de l'upgrader et de l'améliorer ce qui contribue à normaliser tous ces changements corporels. Bref, il s'agit de préparer les esprits à l'acceptation de l'avènement de cette future société robotique et déshumanisée.

Mais ce n'est pas tout, la propagande Transhumaniste est aussi régulièrement mise en avant dans la musique pop avec par exemple, les chanteuses Beyoncé, Kylie Minogue ou encore Lady Gaga déguisées comme Maria, le robot du film "Metropolis" de Fritz Lang (le film expressionniste allemand annonciateur bien avant l'heure de l'ère Transhumaniste) ou encore, le dernier clip de Katy Perry, pour son single "365" où elle incarne un robot qu'une armée de scientifiques cherche à faire tomber amoureux d'un homme. Il s'agit donc de relations sentimentales (et non-charnelles) entre homme et machine, bien que ces dernières ne soient pas évidentes à faire naître, puisque l'idylle tourne court en fin de clip. La vidéo pourrait être une critique du Transhumanisme, mais elle nous fait partager les sentiments du robot ce qui nous laisse entendre qu'il s'agit plus que d'une machine, mais d'un être sensible... La vidéo fut cyniquement lancée le jour de la Saint-Valentin, la fête des amoureux en chair et en os.

Les promoteurs de ces augmentations transhumanistes, nous vendent ces avancées technologiques, comme une simple continuité de la science existante, la dernière étape d'un processus évolutif logique et inéluctable, arguant du fait que porter une paire de lunettes ou un pacemaker, serait déjà une prothèse et donc, une forme de Transhumanisme. Il s'agit là d'un pur raisonnement sophistique, car c'est nier fallacieusement, la différence entre une technique neutre et une technologie des plus intrusive, sur laquelle nous n'avons plus aucune prise et qui bouleverse la nature humaine en profondeur, qui met en place une rupture totale et irréversible de l'espèce !

Par ailleurs, on ne compte plus les intellectuels qui nous vendent un avenir radieux avec ce rêve Transhumaniste comme l'anthropologue Yves Coppens « Qu'on cesse donc de peindre l'avenir en noir ! L'avenir est superbe. La génération qui arrive va apprendre à peigner sa carte génétique, accroître l'efficacité de son système nerveux, faire les enfants de ses rêves, maîtriser la tectonique des plaques, programmer les climats, se promener dans les étoiles et coloniser les planètes qui lui plairont.»

La race des seigneurs et les chimpanzés

Il ne faut pas se leurrer, le développement du Transhumanisme va aboutir à un totalitarisme technologique, une société impitoyable, une sorte de super-eugénisme, que même les nazis n'auraient pas osé mettre en place... 

Elle va créer une fracture sociale profondément déshumanisante, donner naissance à une effroyable société de castes, à deux vitesses, se partageant entre une nouvelle race de seigneurs, aux aptitudes cognitives améliorées et une sous-classe d'esclaves, qui n'auront pas les moyens financiers d'accéder à de tels upgrades technologiques, ou plus rarement à quelques réfractaires qui s'y refuseront en toute conscience, par choix éthique délibéré et assumé... L’homme du quotidien, peu fortuné, sera ainsi laissé définitivement sur la touche, semblable à un vulgaire chimpanzé inadapté à ce nouveau monde du tout technologique, ou tout simplement insensible voir hostile aux sirènes du progrès et ayant manqué, en quelque sorte, la dernière marche de l’évolution. C'est bien à l'émergence d'une nouvelle forme d'esclavage que nous allons assister, soit un grand bond en arrière. Une telle société ressemble, encore une fois beaucoup au modèle de celle décrite dans "Le meilleur des mondes" avec les classes d'hommes Alpha, programmés pour être grands, beaux, vifs et intelligents et les Epsilon, les esclaves tout justes bons à exécuter des tâches très basiques et rudimentaires…

Ainsi, certains fanatiques de cette folle idéologie se lâchent et n'ont pas peur de se lancer dans des déclarations teintées d'un sidérant cynisme, comme Kevin Warwick, professeur de cybernétique à l'Université de Coventry : « Il y aura des gens implantés, hybrides, et ceux-ci domineront le monde. Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles gardées au pré. » Ou encore « Ceux qui décideront de rester humain et refuseront de s'améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. » ou encore, Laurent Alexandre « La coexistence entre des gens extrêmement intelligents, grâce à la technologie et des gens qui ont des capacités intellectuelles moyennes d'aujourd'hui ne peut être harmonieuse. Y a-t-il cohabitation harmonieuse entre les Chimpanzés et les hommes ? Non, nous les mettons dans des zoos. » Marvin Minsky, chercheur au MIT, imagine quant à lui, que les machines super évoluées, lorsqu'elles auront achevées de dominer l'homme, finiront par « les prendre chez eux comme animaux de compagnie ! »

Comme souvent, ces autoproclamés "progressistes" sur le plan de la technologie, sont en réalité les pires régressifs sur un plan humain ou social, des esclavagistes en puissance qui s'ignorent… 

Il paraît dès lors très urgent, pour nous autres, êtres ruminants et simiesques en devenir, futurs bêtes de foire ou animaux de compagnie de commencer à sérieusement envisager d'organiser une résistance conséquente pour se lever face à tous ces funestes et abominables projets ! C'est un front de l'homme, contre celui des robots qu'il faut édifier ! Si elle ne réagit pas, l'humanité va se retrouver acculée dans un piège infernal, face un cruel dilemme. 

L'Intelligence Artificielle I.A., qui est en constante évolution, va donc servir d’épouvantail que l'on brandira à l'humanité pour la pousser vers le Transhumanisme, selon le principe action, réaction et solution... Ainsi, dans un premier temps, on nous annoncera que l’IA devient incontrôlable et dangereuse, qu'elle risque de tous nous dominer et de nous asservir. Dans un second temps, on présentera alors comme seule issue pour préserver sa liberté et son autonomie, une solution toute faite : se faire implanter des puces pour booster les cerveaux des hommes, devenir des êtres hybrides, des cyborgs, afin de reprendre le dessus sur l’IA. La boîte de Pandore sera alors irrémédiablement ouverte : adieu l’humanité et bonjour les pseudos Dieux…

Le problème est que nous alimentons et perfectionnons nous-même au quotidien ces intelligences artificielles, en nourrissant le système de Big Data et de collecte des données des GAFA, via les réseaux sociaux et les téléphones portables. Nous nous tirons donc un peu une balle dans le pied. Le grand danger, c'est que dès que cette technologie sera disponible, beaucoup y succomberont bien volontiers, ce qui rendra de facto la modification quasiment inévitable, une obligation implicite pour tous les autres qui seront contraints de suivre le mouvement s'ils veulent rester concurrentiels sur le marché de l'emploi et ne souhaitent pas finir relégué au banc de la société.

À mort la mort !

Mais ce n'est pas tout, l'ambition et le Graal ultime de ces Transhumanistes serait, tout simplement, de vaincre la mort, d'en finir avec notre propre finitude, rien que cela ! Cette volonté est la continuité et l'aboutissement logique de la tendance profonde au jeunisme qui existe au sein de notre société ! 

Voir le livre "La mort de la mort" et les conférences tout à fait édifiantes du neurochirurgien Laurent Alexandre, membre du club élitiste hexagonal "le siècle", fervent promoteur de cette idéologie mortifère, sans mauvais jeu de mots. Comme si la mort était une maladie honteuse et se résumait à un simple algorithme, dont il s'agirait simplement de percer le code, pour en guérir une bonne fois pour toute. De toute évidence, l'esprit de ces scientistes est bien loin de la sagesse des anciens et de la philosophie qui est « l'art d'apprendre à mourir ».

Certains individus fortunés, comme Walt Disney, un franc-maçon de haut grade, ont déjà pris leurs dispositions en cryogénisant leur corps, dans l'espoir de ces développements techniques à venir et de leur promesse d'immortalité.

Pourtant, notre conscience de notre inéluctable mort, de notre fin dernière, socle commun de notre condition humaine, est ce qui a toujours poussé et stimulé l'humanité à se dépasser, à se transcender non par de simples prothèses artificielles, mais par la puissance de l'esprit humain, de façon à laisser une trace de soi pour la postérité, par les inventions, par les arts ou par la littérature...

Nos ancêtres transcendaient la mort par la création, mais aussi par la filiation en se projetant dans leur descendance, qui donnaient un sens et un accomplissement à leur vie. Une société composée d'immortels serait purement stérile au niveau de la transmission, mais aussi créativement parlant. Un tel monde, parfaitement insipide et déshumanisé ne fait vraiment pas rêver !

De plus, à quoi rime de prolonger Ad Vitam Æternam l'existence, dans un monde fini, déjà aux prises avec de très graves problématiques de ressources, c'est un parfait non sens ! L'immortalité est une impossibilité physique, car elle suppose une énergie infinie, ce qui implique automatiquement de venir la puiser dans l'énergie vitale de quelqu'un d'autre, à son détriment, un peu comme le fait le vampire, qui pour s'assurer la vie éternelle, suce le sang de ses victimes. L'immortalité des uns étant assurée et garantie par la mortalité de tous les autres. Les Transhumanistes sont donc de parfaits parasites ! Cette utopique quête d'immortalité ne se soldera que par une totale destruction.

Les immortels et les déchets

Il est particulièrement intéressant d'observer que dans le même temps que l'on cherche à vaincre la mort, au profit exclusif de certains, l'état et derrière lui, en coulisses, certains influents lobbies et puissances d'argents, font du forcing pour autoriser la mise à mort, écourter la vie de certains autres. Ils cherchent ainsi à faire passer l'euthanasie dans l'opinion publique pour un bel humanisme, une nécessité et une conquête, au nom de la dignité humaine.

Mais, avant de parler de dignité dans la mort, ne devrait-on pas se soucier d'accorder à tous une dignité dans la vie et passer, par exemple à zéro SDF plutôt que zéro ISF ?

On peut le voir avec l'affaire très médiatisée et emblématique de Vincent Lambert, que l'on nous a présenté comme un légume en état végétatif, sans conscience et faisant l'objet d'un véritable acharnement thérapeutique médicalisé depuis des années, alors même que c'est parfaitement faux ! 

En effet, il était simplement tétraplégique, et pas du tout placé sous assistance respiratoire, branché à des tuyaux ou des machines, sous un traitement lourd ou sous une quelconque médication. En outre, malgré son état de conscience altéré, il réagissait encore à certains stimulis, étant même encore capable de pleurer à l'annonce de sa prochaine sédation ! On l'aidait simplement à s'alimenter, car il en était incapable de par ses propres moyens. 

Il est stupéfiant de constater que le gouvernement, dans ce drame, n'a pas hésité à s'ingérer directement dans les affaires de la famille Lambert, avec toute la puissance de l'appareil étatique. Tel un implacable rouleau compresseur, un monstre froid, le gouvernement, pour parvenir à ses fins, a déchaîné toute une surenchère de moyens, tant juridiques, que médiatiques, politiques ou financiers ,en s'acharnant sur la peau d'un simple handicapé, 

La fameuse "patrie des droits de l'homme", serait elle en fait celle du droit des plus forts, qui auraient droit de vie et de mort sur les plus faibles d'entres-nous ?

Ainsi, dans une forme d'acharnement des plus malsain, le gouvernement en Marche, qui aurait plutôt dû s'appeler "marche ou crève", n'a pas hésité à se pourvoir en cassation, pour mettre un terme à l'existence de cet handicapé et faire annuler la décision de la cour d'appel de poursuivre son alimentation.

Ne sommes-nous pas là dans une forme d'acharnement morbide à tuer, plutôt que dans un acharnement thérapeutique, c'est comme les médias n'ont de cesse de le clamer ?

De par cette insistance, et cette volonté acharnée, on comprend là tout l'enjeu politique et humain de cette affaire, qui va bien au-delà de la vie de l'intéressé. De toute évidence, cette affaire fut totalement instrumentalisée, afin de faire jurisprudence et de sceller définitivement le sort de bien d'autres personnes victimes de situations analogues, cela concernerait 1700 personnes dans toute la France… Maintenant que Vincent est mort, on ne peut que s'inquiéter légitimement du sort réservé à ces derniers.

Il s'agit là d'un enjeu civilisationnel, d'un choix entre d'une part, une civilisation eugéniste imprégnée par une culture de mort, prétendument humaniste, dont les seuls critères qui rentrent en ligne de compte sont ceux de la rentabilité économique et d'autre part, une civilisation, où la vie du plus faible d'entre nous est protégé et possède un droit sacré à l'existence. On est dans la dignité de la mort, face à la dignité de la vie. 

Faut-il donc croire que dans cette si belle société du futur, en cours d'édification, dans cette civilisation "moderne" du "progrès universel", certains sous-hommes, dont on déciderait arbitrairement, sur la base de critères purement subjectifs, prétendument humains, mais sans nul doute avant tout mercantiles, qu'ils n'auraient plus la dignité de vivre. Ils seraient justes bons à éliminer, comme un déchet devenu trop encombrant, tandis que d'autres surhommes, de la caste des élus, mériteraient quant à eux d'accéder à une vie éternelle ou à minima prolongée ?

Sommes-nous là bien au paroxysme du progrès ou aux portes de la barbarie ? 

Dans "Le Meilleur des Mondes", la peur de la vieillesse et de la mort ont étés bannis, en conditionnant les enfants pour qu'ils associent la mort à quelque chose de positif et de joyeux, en leur distribuant des friandises pendant qu'on leur fait visiter des mouroirs, où les mourants, sous l'effet de drogues s'éteignent dans la plus parfaite euphorie ! Leurs corps sont alors incinérés et leurs cendres récupérées pour l'agriculture, afin qu'ils puissent continuer à servir la société au-delà de leur mort !

Ce qui fait aussi penser à un autre grand classique de science-fiction, le film "Soleil Vert" de Richard Fleischer, où les vieux sont euthanasiés et quittent ce monde en contemplant de belles scènes de nature champêtre et bucoliques projetées sur des écrans géants. Il s'agit de simples enregistrements vidéo, car dans cette société, le monde à été dévasté. Les cendres des défunts sont recyclées et servent dans la composition du "Soleil Vert", le seul aliment manufacturé encore disponible dans cette société surpeuplée et en crise de ressources.

La force de frappe des Transhumanistes

Pour en revenir au Transhumanisme, le principal problème, et de taille, est que cette folle idéologie qui pourrait au premier abord paraître inoffensive, farfelue, fantaisiste et tout simplement vouée à l'échec, est en réalité une menace à prendre très au sérieux !

Elle bénéficie en effet du soutien inconditionnel des libertariens de la Silicon Valley (dont le mot vient de la silice des puces informatiques), de la NASA, des GAFA et de toute leur puissance de frappe, soit des moyens de recherche et développement presque infinis ! Google a déjà investi des centaines de millions de dollars dans ce projet fou et a fait main basse, sur toutes les plus grosses entreprises de recherche et développement en matière de robotique. Google a aussi investi dans un logiciel d'analyse monstrueusement puissant "Deepmind" qui parcourt en permanence tout le Deep Data, à savoir toutes les données informatiques, tous les échanges d'informations qui transitent par Google. Le but poursuivi étant de créer une sorte de super intelligence artificielle qui concentre toutes les connaissances humaines. Le patron de Google, Ray Kurzweil, est un véritable apôtre du Transhumanisme, il a créé "l'Université de la singularité" qui a ouvert récemment une antenne à Paris. "La Singularité" étant ce moment clé, capital de basculement, où la machine et son intelligence artificielle dépasseront toutes les facultés humaines pour s'automatiser complètement et finir par créer une "supra-intelligence" capable de s'améliorer toute seule ! Voici l'une des prédictions enthousiaste de Ray Kurzweil : « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle civilisation dans laquelle nous ne serons plus dépendants de nos corps physiques ; nous serons des milliards de fois plus intelligents et il n’y aura pas de distinction claire entre humain et machine, réalité réelle et réalité virtuelle. Le vieillissement humain et la maladie seront inversés ; la faim et la pauvreté dans le monde seront résolues et nous finirons par guérir la mort. »

Le mantra de Google est "Do the right thing", fait les choses bien, nous sommes donc là dans le champ de la morale, ce qui peut paraître très curieux pour une entreprise à but censément commercial. De toute évidence, ces gens-là se sentent un devoir de mission, ils doivent guider l'humanité sur le chemin de ce qu'ils estiment être le bien. Les dérives ultra-capitalistes de la Silicon Valley puisent leur inspiration dans "l'objectivisme", une philosophie de vie théorisée par la romancière Ayn Rand, qui prône les vertus d'un égoïsme décomplexé, combattant tout forme d'amour désintéressé, ce principe supérieur selon lequel le devoir moral exige de vivre pour autrui. C'est une vision globale de la vie se basant uniquement sur des réalités objectives constatables par la raison qui ne fait aucune place au sentiment... Cette philosophie détestable a pour idéal de saper les fondamentaux, les racines de la société et notamment toute valeur d'ordre religieuse comme le christianisme, le capitalisme régulé par l'état, les décisions prises par la majorité. Cette romancière méprisait souverainement les religions et le concept même de Dieu. Elle sera plus tard, l'une des principales influences du fondateur de l'église de Satan, Anton Svandor Lavey à propos de laquelle il disait « Ma religion est juste la philosophie d'Ayn Rand, mais avec le simple ajout de cérémoniels et de rituels. » Avec sa vision extrêmement binaire du monde, tout à fait idéale pour les informaticiens, elle fut aussi l'auteur de référence de Steve Jobs.

La religion de l'homme Dieu

Il y a un aspect religieux sous-jacent évident dans la promesse Transhumaniste, qui est une promesse de rédemption universelle par la technique et qui vend à l'humanité un paradis purement terrestre et non plus céleste comme le promettaient les anciennes religions. 

Toute la littérature eugéniste et Transhumaniste est traversée par cette volonté démiurgique affirmée qui cherche à remplacer les religions traditionnelles par une nouvelle foi scientiste inébranlable et aveugle, qui ressemble beaucoup à l'ardeur religieuse. 

Ainsi, Julian Huxley écrivait dans "New bottles for new wine" : « C’est comme si l’homme venait d’être subitement nommé directeur général de la plus grande entreprise de toutes, celle de l’évolution. », ou encore « Une fois pleinement saisies les conséquences qu’implique la biologie évolutionnelle, l’eugénisme deviendra inévitablement une partie intégrante de la religion de l’avenir, ou du complexe de sentiments, quel qu’il soit, qui pourra, dans l’avenir, prendre la place de la religion organisée. » 

Le Transhumanisme possède une dimension ésotérique et mystique évidente. Il est comparable à une opération alchimique, où la transcendance est une transmutation de la matière, un saut qualitatif. Il s'agit d'une simple réactualisation de l’ex pierre philosophale tant recherchée par les alchimistes. 

Toujours pour souligner cette dimension religieuse sous-jacente et évidente de ces courants technophiles, Anthony Lewandowski de la Silicon Valley, l'inventeur de la voiture autonome, a fondé aux États-Unis, une nouvelle organisation religieuse, appelée "Way of the future", la voie du futur, qui fait de l'intelligence artificielle une divinité, censée améliorer la société. 

Méfions-nous de toutes ces idéologies qui nous promettent monts et merveilles et l'accomplissement du bonheur universel. Nous avons des précédents historiques, comme l'épopée communiste qui ont fini de la plus tragique manière se soldant par des millions de morts… 

Laurent Alexandre vient aussi confirmer cette dimension religieuse et spirituelle qui anime la philosophie profonde et sous-jacente de ce mouvement, il parle ni plus ni moins que de messianisme : « La neuro-révolution, elle débute maintenant. La technologie est là, l'idéologie est là et des entreprises dotées de moyens quasi illimités sont là. Le projet de Google finalement, c'est de s'appuyer sur les NBIC pour développer une vision Transhumaniste de l'humanité, neuro-technologique avec un vrai messianisme politique. Le business n'est pas le problème, le problème, c'est changer l'homme ! Lisez bien ce qu'ont écrit les dirigeants de Google : ils sont messianiques, ce ne sont pas seulement des entrepreneurs ! » 

Il n'est pas anodin non plus de savoir que l'un des pères du mouvement Transhumaniste est un certain Max More. Ce dernier à écrit un manifeste pour le Transhumanisme dans lequel il adresse directement ses louanges à Lucifer : « Lucifer est l'incarnation de la raison, de l'intelligence, de la pensée critique. Il s'oppose au dogme de Dieu et à tous les autres dogmes. Il représente l'exploration de nouvelles idées et de nouvelles perspectives dans la poursuite de la vérité. » Max More, Atheist Notes 003...


« Plus de Dieux, plus de foi. Plus de timide retenue : Débarrassons-nous enfin de nos faiblesses, de nos ignorances et de notre mortalité. L'avenir appartient aux Posthumains » Max More

Max More considère donc Lucifer comme une force éminemment positive, qui donne à l'humanité les outils pour combattre la tyrannie de Jéhovah et s'en affranchir définitivement, un peu à l'image du mythe de Prométhée qui vole le feu et les connaissances réservées aux dieux pour les transmettre aux hommes. Il leur apporte ainsi les moyens d'affirmer leur volonté de puissance et de s'émanciper des dieux… Prométhée incarne donc la révolte contre les dieux, c'est donc une figure symbolique de nature éminemment Luciférienne et qui est très chère à nos élites, comme en témoigne l'immense statue de bronze dorée de Prométhée au Rockefeller Center de Manhattan

Voici une citation très intéressante de Léo Campion, un franc-maçon de haut grade du 33e degré du rite écossais, qui vient confirmer ce fait : « (...) Prométhée, génie de son état qui, dérobant le Feu du Ciel, nous apporta la Lumière, et Satan, un moraliste, à la fois le Libérateur et l'Initiateur, lui qui nous apprit la Désobéissance et la Volupté ; Satan que le Frère Bakounine qualifiait l'éternel révolté, le premier libre-penseur et l'émancipateur des mondes. »

Tout cela nous ramène aussi immanquablement à la fameuse promesse du serpent de la genèse, qui promet à Adam de manger les fruits de l'arbre défendu de la connaissance : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »

La gnose maçonnique est justement la connaissance du bien et du mal, une religion de la dualité comme en témoigne les sols mosaïques en damiers noir et blanc des loges. Bien et mal se complètent et sont d'égale importance. C'est la tentation de Satan, qui propose aux hommes de leur redonner l’immortalité dont ils avaient étés privés en chutant, de par leur désobéissance originelle. Il s'agit encore, pour l'adversaire, de perdre l'homme une seconde fois, en jouant sur son orgueil. N'est-ce pas l'orgueil qui a fait chuter Satan du paradis, n'est-ce pas ce même orgueil qui anime ces posthumains postulant Dieu ? 

D'autre part, puisque l'homme a été créé à l'image de Dieu, on peut dire que les robots effacent l'image de Dieu en l'homme… Le Transhumanisme, fait aussi penser aux mythes de "Frankenstein" de Mary Shelley et celui du grand mythe Kabbalistique du "Golem de Prague", symbole par excellence de l’hubris et de l'ambition démiurgique de l'homme. Il est d'ailleurs stupéfiant d'apprendre avec le recul que le tout premier ordinateur Israélien fut symboliquement baptisé "Golem 1" selon le grand spécialiste mondial de la Kabbale Juive, Gershom Scholem.

Dès les débuts de la cybernétique, le golem est présent comme figure tutélaire du mouvement. Ainsi Norbert Wiener, le fondateur de la cybernétique, écrivait déjà en 1964 « La machine est l’homologue moderne du Golem du rabbin de Prague ». Tout comme le Golem, le robot est une figure ambivalente avec un double visage, à la fois porteur d'espoir, mais aussi d'une terrifiante menace.

Dans le même esprit, on avait aussi le prophète de la technologie moderne, j'ai nommé Steve Jobs, qui a été très inspiré en commercialisant le tout premier Mac au prix maudit de 666 dollars et avec l'apposition du logo d'une pomme croquée en guise de marque de fabrique, renvoyant directement à l'image biblique du fruit défendu.

Prometheus est une sculpture en bronze de 1934 de Paul Manship. Prométhée est représenté en train de s’élancer pour porter le feu de la connaissance aux hommes. C'est le symbole de la lumière initiatique. Le vol du héros mythique se situe au centre d’un anneau qui représente le Zodiaque et est tourné en direction des constellations des Poissons et du Verseau.
Conclusion

Pour conclure, c'est pour moi un projet d'essence purement luciférienne, où dans l'hubris de sa démesure, porté par son ego, l'homme cherche à remplacer son créateur, il s'auto-divinise par la technologie, cherchant à rejoindre le statut d'homme supérieur, de post-humain augmenté. 

Le Transhumanisme n'est en aucun cas un humanisme, comme certains de ses promoteurs ne cessent de le clamer, il s'agit en fait d'un anti-humanisme, d'un appel à la destruction de l'humanité. C'est une aspiration prométhéenne d'arracher l'homme à la nature, et donc à sa condition d'homme, qui est mortelle. 

C'est la transgression, l'affront ultime et terrifiant vis-à-vis du Dieu créateur. C'est la victoire finale de la matière et du matérialisme sur l'organique et le spirituel. L'homme veut dominer Dieu à l'aide de la maîtrise des sciences et de la technique. Si ce "modèle" de société parvient à s'imposer, il n'y aura aucun retour en arrière possible. La nature humaine aura été irréversiblement dénaturée, détruite et y perdra définitivement son âme.

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